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Ronan Dantec était très heureux d'accueillir André Desourteaux au sénat. Survivant d’Oradour, où sa famille a été massacrée, cet officier FFI a empêché le 12 mai 1945 un massacre de soldats allemands désarmés. Un acte de grande humanité pour, déjà, dépasser les haines.

Ci-après et ici l'article de Ouest-France (photo (c) Cecilia Lerouge, Sénat). Ici également l'article tiré du Populaire du Centre

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Le Sénat a honoré ce jeudi 19 juillet 2018, André Desourteaux, citoyen d’Honneur de la ville de Saint-Viaud, sur invitation de Ronan Dantec sénateur de Loire-Atlantique.

L’histoire

C’est le sénateur, Ronan Dantec, qui avait convié M. Desourteaux, sa famille et le maire de Saint-Viaud, Roch Chéraud, afin de lui remettre la médaille du Sénat, en souvenir de son acte de bravoure réalisé à Saint-Viaud en mai 1945.

L’histoire de Saint-Viaud a été marquée par un dernier acte de guerre le 12 mai 1945. Au lieu-dit La Brosse, alors que l’armistice était déjà signé, l’explosion d’une grange, où étaient stockées les armes de la réédition allemande, fit sept victimes, dont cinq jeunes du Limousin et deux employés des postes.

André Desourteaux, jeune homme originaire d’Oradour-sur-Glane, où avaient péri dix-huit membres de sa famille, commande la section. Pensant que les soldats allemands ont piégé la grange, les soldats français se tournent vers leur chef, prêts à tirer. Vu son passé douloureux, André Desourteaux aurait pu déclencher le massacre de la cinquantaine de prisonniers apeurés.

Un acte de résilience

Il confie : « Vous me faites trop d’honneur. Tout s’est joué très vite. Mais j’ai pensé à ma maman qui avait dû regarder apeurée elle aussi les fusils des soldats. Je ne pouvais pas faire comme eux, j’ai hurlé Rassemblement » . C’est son acte de résilience tourné vers l’avenir que Ronan Dantec a tenu à saluer personnellement.

Il avait réservé une surprise au couple et au maire de Saint-Viaud, qui ont été reçus par Gérard Larcher, président du Sénat. M. Larcher a remis à André Desourteaux la médaille du Président du Sénat, soulignant une attitude personnelle qui fait honneur à la nation tout entière  : « Une histoire profondément de valeurs humaines avant tout  ! ». Au cours de cet entretien privé, le Président du Sénat a reparlé de La Brosse, mais aussi du contexte du Procès de Bordeaux, puis de la loi d’Amnistie de 1953 pour les Alsaciens ayant participé au massacre. André Desourteaux y participait en tant que secrétaire de l’association nationale des familles des martyrs d’Oradour, et suite à cette amnistie incomprise rendit au nom des familles, à la France la Légion d’honneur donnée par le général de Gaulle à la ville d’Oradour au lendemain du massacre. Déjà, le 11 novembre 2017, le Président Macron avait décerné à André Desourteaux les insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite sur sa réserve personnelle à la demande des maires des Villes amies de La Brosse et du sénateur Ronan Dantec. Insignes remis à Oradour le 12 mai dernier.