5 résultats pour le mot-clé "énergies renouvelables"

  • 17 mai 2016. Le Sénat abandonne le principe de réversibilité pour le stockage des déchets nucléaires

    Communiqué de presse de Ronan Dantec suite à l'adoption à la quasi unanimité (seul le groupe écologiste a voté contre) la proposition de loi de Gérard Longuet sur le stockage des déchets nucléaires en couche géologique profonde.

    Le choix du gouvernement de soutenir la proposition de loi de Gérard Longuet sur le stockage des déchets radioactifs à Bure (projet Cigéo) participe d’une dangereuse fuite en avant, face aux impasses maintenant connues du nucléaire.

    En abandonnant, à travers une définition fumeuse de la réversibilité, l’idée même de la récupérabilité des déchets nucléaires au-delà de quelques dizaines d’années, la proposition de loi de Gérard Longuet, faisant fi des accidents industriels sur des centres de stockage de déchets nucléaires aux Etats-Unis et en Allemagne, condamne les générations futures à vivre avec des déchets irrécupérables, et sans même qu’aucune expérimentation n’ait confirmé la faisabilité technique de ce stockage.

    De plus, le coût de ce centre d'enfouissement, peu évoqué lors du débat, apparaît insupportable pour les finances de la filière électrique française. Ce projet coûtera environ six milliards d’euros dans les toutes prochaines années, pour un coût que l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) évalue au total à environ 35 milliards d’euros... Investir cette somme sera pure folie au moment où EDF, très endettée, et dont la note menace d’être encore dégradée par Moody’s si elle s’aventure sur l’EPR britannique, ne peut faire face aux investissements nécessaires à une transition énergétique adossée aux renouvelables qui s’accélère en Europe et dans le monde. Le risque de marginalisation de l'industrie énergétique française est aujourd'hui réel, et cette proposition de loi confirme un inquiétant déni de réalité face à la crise profonde et structurelle de la filière nucléaire française.

    Les écologistes ont voté contre cette proposition de loi et suggère de l’enterrer en couche géologique profonde, à la place des colis de déchets nucléaires.

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    Intervention de Ronan Dantec au nom du groupe écologiste ici

  • 18 avril 2014. Retour sur les Journées parlementaires des énergies renouvelables, présidées par Ronan Dantec, le 15 avril.

    Promotion des énergies renouvelables, baisse de la part du nucléaire, rôle accru des collectivités locales, rénovation des bâtiments...Le travail de préparation du projet de loi de transition énergétique se poursuit et Ronan Dantec y prend une part active (notamment en tant que membre du conseil national sur la transition écologique).

    Ci dessous et icil'article de Morgan Boëdec paru sur localtis.info

    Le 15 avril, les cinquièmes rencontres parlementaires sur les énergies renouvelables ont réuni 300 participants. L'occasion de mettre l'accent sur l'épineux sujet d'une meilleure articulation entre dynamiques locales et exigences nationales.

    Les élus et experts présents aux cinquièmes rencontres parlementaires sur les énergies renouvelables le 15 avril ont patiemment attendu l'intervention de Laurent Michel, directeur général de l'Energie et du Climat, qui a fait part la veille à Ségolène Royal, nouvelle ministre de l'Ecologie, des éléments issus du débat national sur la transition énergétique, déjà présentés aux membres du conseil national du même nom et qui préfigurent le projet de loi éponyme attendu pour la mi-juin en Conseil des ministres. Il a confirmé des points de pilotage et de gouvernance qui feront sûrement débat. Aux programmations pluriannuelles des investissements de production, traditionnellement réparties par source d'énergie (électrique, gaz), se substitueraient une programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Le pilotage du mix électrique français suivrait donc un cycle de cinq ans et ses orientations seraient fixées "dès fin 2015-début 2016 par une stratégie nationale bas carbone". La PPE tiendra compte des potentiels régionaux. Dans le périmètre des EPCI reviendrait la réalisation de schémas d'approvisionnement et de distribution d'énergie eux-mêmes construits après étude du potentiel de leurs réseaux - ceux de chaleur, par exemple. A rappeler également : la loi devrait élargir à l'air le champ d'action des plans climat énergie territoriaux (PCET), qui deviendraient des PCAET, et leur pilier qu'est le bilan d'émissions de gaz à effet de serre est aussi amené à changer.

    Une loi de semi-planification

    "C'est ce qu'on attend de cette loi, qu'elle planifie, pas forcément au mégawatt près, mais en tout cas, qu'elle change la donne car impossible de rester dans le système actuel, où chacun avance des pions de son côté. Il faut qu'elle fixe un cadre articulant échelon territorial et national", insiste le sénateur EELV de la Loire-Atlantique Ronan Dantec, qui a présidé ces cinquièmes rencontres. "Le calibrage du volet territorial est aussi un enjeu fort et en cours du plan sur les réseaux électriques intelligents, l'un des 34 plans de reconquête industrielle", a ajouté Laurent Michel. Autre plan, celui sur les énergies renouvelables, qui lui aussi avance, même si son pilote, Jean-Claude Andréini, n'en révèle pas tous les axes. Ce programme gouvernemental, qui vise à sélectionner des projets emblématiques pour positionner l'industrie tricolore sur les marchés de l'avenir - surtout à l'export car "la France n'est qu'un morceau du puzzle" - ne tournera pas le dos aux régions, c'est promis : "Bien au contraire, une quinzaine d'entre elles s'impliquent à nos côtés. Reste à hiérarchiser leurs propositions et harmoniser l'ensemble". Palpable dans l'amphithéâtre de la Maison de la chimie, à Paris, où ont eu lieu ces rencontres, l'inquiétude de voir le fossé se creuser entre projets des grands énergéticiens et ceux émanant plus du terrain a interpellé Véronique Bérégovoy, conseillère régionale EELV de Haute-Normandie, qui veille au grain dans sa région, se positionnant nettement sur la production d'électricité par énergie éolienne offshore, avec déjà un parc attribué suite à un appel d'offres et des créations d'emplois attendues surtout au Havre. "Les énergies renouvelables ont comme trait saillant, pour l'éolien mais pas seulement, de se voir dans le paysage. Or si d'indéniables progrès ont été faits sur l'insertion environnementale, il reste beaucoup à faire sur l'acceptabilité et dans le champ de l'ingénierie sociale. Depuis une dizaine d'années, avec à l'époque les schémas régionaux de l'éolien (SRE), le public martèle son désir de participation, par le truchement des collectivités ou de réseaux locaux, à ces projets", explique Jean-Stéphane Devise, de l'agence conseil en développement durable Equalogy. Les projets citoyens de production d'énergie renouvelable peinent en effet à émerger en France. "Et ce, alors même que l'appropriation locale des projets est un facteur essentiel pour la réussite de la transition énergétique", explicitait à ce sujet Noémie Poize, de Rhônalpénergie-Environnement, dans une étude parue en début d'année qui compare la situation française au modèle allemand. En Allemagne, les projets citoyens collectifs dans l'éolien terrestre et la biomasse ne manquent pas ; en France c'est embryonnaire et limité à une poignée de pionniers comme Éoliennes en Pays de Vilaine ou des coopératives d'agriculteurs. Les principaux obstacles évoqués sont réglementaires, fiscaux mais aussi culturels.

    Freins à l'existant

    "Dans un autre domaine, celui des outils ayant fait leurs preuves pour garantir la performance énergétique des bâtiments, la réglementation fait aussi obstacle et ralentit le développement des contrats de performance énergétique (CPE)", a déploré lors de ces rencontres Pierre de Montlivault, directeur des nouvelles offres énergétiques de Dalkia. Avant même de devenir la branche énergie de Veolia environnement, l'entreprise a certes conclu des CPE pour convertir aux énergies renouvelables les bâtiments publics de villes comme Montluçon (Allier), ou plus récemment Perpignan (Pyrénées-Orientales). "Mais ça ne décolle pas alors que le potentiel est là." Autre outil technique, relevant d'un dispositif national mais bloqué lui aussi, les certificats d'économie d'énergie (CEE). Rare collectivité à avoir joué le rôle de tiers regroupeur des CEE en vue de mutualiser les économies d'énergie réalisées par les particuliers pour des travaux effectués sur son territoire, et ce afin de faire du dispositif un vrai service public, le Grand Nancy a rencontré un franc succès avec cette opération mais semble le regretter. "Le pôle national des CEE est engorgé et l'effet d'entonnoir en cette période transitoire fait que sur 700 dossiers de particuliers déposés, pour des financements modestes mais attendus pour des rénovations, de l'ordre de 500-600 euros par foyer, seule une cinquantaine ont abouti", a conclu Jean-François Husson, sénateur UMP de Meurthe-et-Moselle.

    Morgan Boëdec / Victoires éditions

  • 19 mai 2014 : Ronan Dantec en déplacement sur l'île de beauté : "faire de la Corse une vitrine de la transition énergétique"

    L'énergie était au coeur du déplacement : dans le cadre de la programmation des investissements de production électrique, Ronan Dantec milite pour que la centrale de Lucciana ne soit pas alimentée au fioul lourd, très polluant. Il a par ailleurs visité l'installation de stockage d'électricité de Myrte. Le stockage d'élec tricité est un enjeu important pour le développement des énergies renouvelables en Corse. Nombre d'innovations technologiques doivent être déployées pour réussir la transition énergétique. Le stockage de l'électricité en fait partie.

    Vous pouvez écouter l'interview de Ronan Dantecréalisée par Alta frequenza et lire le papier de Corse Net Infos à propos de ce déplacement.

  • 31 mars 2016. Question d'actualité au gouvernement de Ronan Dantec à Emmanuel Macron sur l'avenir d'EDF.

    En réponse à Ronan Dantec, Emmanuel Macron confirme que la programmation pluriannuelle de l'énergie respectera la loi de transition énergétique et donc actera la baisse à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique à horizon 2025.

    Monsieur le Président,

    Cette question s’adresse au ministre de l’économie.

    Monsieur le ministre,

    Depuis maintenant des mois, l’inquiétude augmente concernant l’avenir d’EDF. Lourdement, très lourdement endettée – 37 milliards d’euros, soit plus de 600 euros par français – EDF a vu fondre sa capitalisation boursière de 150 milliards en 7 ans, un indicateur clair d’une perte de confiance assez générale dans son modèle économique, tout cela dans un contexte de forte baisse du prix de l’électricité sur les marchés européens.

    Monsieur le Ministre, il nous faut sauver le service public de l’électricité, avec ses enjeux d’aménagement du territoire et de prix unique. Pour cela, il faut en finir avec les investissements aventureux. Dans un monde où les investissements en énergies renouvelables sont désormais majoritaires – 286 milliards cette année – entrainer une entreprise surendettée dans un projet de centrale nucléaire en Angleterre à Hinkley point qui va coûter 23 milliards d’euros serait pure folie. Aucun banquier sérieux ne couvrirait une telle opération. D’ailleurs, que la CGT d’EDF, bonne connaisseuse de la maison, et assez peu connu pour son activisme anti-nucléaire, dénonce par avance le risque mortel de cet aventurisme devrait encore plus nous alerter.

    Ma question est donc celle-ci : partagez-vous l’analyse selon laquelle il est maintenant urgent de publier une programmation pluriannuelle de l’énergie (une PPE) crédible, cohérente avec la loi de transition énergétique et la baisse à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique en 2025, et prévoyant donc explicitement la fermeture d’une vingtaine de réacteurs, pour reprendre le chiffre de la Cour des comptes ? Seule l’adoption de cette PPE autoriserait EDF à intégrer dans son bilan la prolongation de la durée d’amortissement des autres réacteurs, ce qui améliorerait son résultat, et par contrecoup sa note financière, lui permettant donc de continuer à emprunter à des taux raisonnables. De plus, dans un contexte de surproduction électrique, c’est donc dire si c’est une logique vertueuse, cette réduction des capacités de production amènerait à une remontée mécanique des prix sur les marchés et donc à la reconstitution des marges d’exploitation de notre électricien national. Je ne doute pas, Monsieur le ministre, que vous partagez l’analyse et que vous allez peser dans ce sens, pour la sauvegarde d’un service public auquel nous sommes tous très attachés.

  • 7 juin 2016. Débat sur la mise en oeuvre de la loi de transition énergétique, un an après son adoption.

    Intervention de Ronan Dantec au nom du groupe écologiste dans le débat sur le thème : « La mise en oeuvre de la transition énergétique en France, un an après la loi n° 2015-992 du 17 août 2015, afin de pérenniser notre modèle énergétique, de garantir notre indépendance énergétique et notre compétitivité économique, tout en poursuivant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre » (demande du groupe Les Républicains).

    Monsieur le Président, Madame la secrétaire d’Etat, Chers collègues,

    Je voudrais tout d’abord commencer par féliciter le groupe Les Républicains et tout particulièrement mes amis Jean-Claude Lenoir et Ladislas Poniatowski pour le choix du thème de ce débat. Nous vivons en effet un moment historique.

    Entre le 7 et le 11 mai 2016, le Portugal a eu uniquement recours à l’éolien, au solaire et à l’hydraulique pour couvrir l’ensemble de ses besoins en électricité. C’est d’autant plus notable qu’en 2013, ce pays tirait encore 23% de son électricité du nucléaire importé, 13% de l’hydraulique, et à peine 10% de l’éolien et du solaire. Très dépendant des énergies fossiles jusqu’à récemment, le Portugal a fait le choix d’investir massivement dans l’éolien et l’hydraulique et il a réussi. Ancien pays importateur d’électricité, il devient lui aussi de plus en plus exportateur et c’est bien ce nouveau paradigme qu’il convient aujourd’hui d’aborder lucidement.

    En Allemagne, les énergies renouvelables ont battu des records en 2015, année où le renouvelable (solaire, hydraulique, éolien...) a couvert plus d'un tiers de la consommation d'électricité outre-Rhin, à hauteur de 32,5% contre 27,3% en 2014. Quant à la production éolienne terrestre, elle se hisse à 78 térawattheures, soit un bond de 50% par rapport à 2014. Au passage, la consommation d'électricité en Allemagne a légèrement augmenté l'an dernier dans le sillage d'une année plus froide que la précédente. Et 2016 sera probablement encore meilleure que 2015. Le 8 mai 2016, l'Allemagne a produit 95 % de son électricité avec des énergies renouvelables. Les quelques 50 gigawatts de consommation de l’Allemagne ont ainsi été quasiment totalement couverts par cette production, avec plus de 16 gigawatts de solaire.

    Permettez-moi aussi d’indiquer qu’au niveau mondial les investissements en production électrique renouvelable ont mobilisé, en 2015, 286 milliards de dollars d’investissements, soit plus du double de ceux réalisés dans les centrales à charbon et à gaz. Je ne parle même pas de l’investissement en nucléaire qui est totalement négligeable par rapport aux investissements mondiaux dans les renouvelables.

    Ce développement inéluctable des renouvelables n’est pas sans conséquences. Le jour du pic de production renouvelable en Allemagne que je viens d’évoquer, le prix d’échange de l’électricité s’est établi à un niveau négatif : -97€ le MWh entre 13h et 16h, et jusqu’à -130€ entre 14 et 15h.

    Dans une Europe de plus en plus interconnectée, cette évolution du modèle énergétique européen impacte très fortement le modèle ancien énergétique français, qui économiquement ne tient plus. Cela doit faire consensus entre nous.

    L’extrême gravité de la situation financière d’EDF et les conséquences de notre retard dans notre capacité à faire évoluer le système énergétique français sont telles que je tremble aujourd’hui très sincèrement pour le service public à la française si nous continuons à vivre dans ce refus du monde réel.

    L’endettement d’EDF s’élève déjà à 37 milliards, et le mur d'investissements auquel le groupe doit faire face apparait aujourd’hui très clairement infranchissable : le grand carénage des centrales nucléaires en premier lieu, dont le coût pourrait atteindre entre 50 milliards d'euros - c’est le chiffre avancé par EDF – et 100 milliards d'euros - selon la Cour des comptes - , le rachat de l'activité réacteurs d'Areva aujourd’hui en faillite virtuelle pour 2,5 milliards, et l’investissement de 18 milliards de livres sterling dans l’EPR d'Hinkley point qui a déjà provoqué la démission du directeur financier du groupe.

    Ce n’est pas faisable sauf à vendre les bijoux de famille. RTE aujourd’hui et demain probablement ERDF, l’activité distribution donc, qui est le socle de l’égalité à la française au niveau de l’électricité...

    Notre problème principal est donc celui de l’effondrement du prix de gros sur le marché de l’électricité – passé d’une moyenne de 42€ le mégawatheure (MWh) fin 2014 à 28€ le MWh aujourd’hui – alors qu’EDF considère qu’à moins de 37€, son modèle économique ne fonctionne plus.

    Ca ne passe donc plus. Pour un vrai libéral, ou du moins pour un lycéen qui aurait fait au moins quelques mois de cours d’économie : la seule issue est de réduire la production (surtout que la loi de transition énergétique prévoit bien que la production électrique française n’augmentera plus). Et pour supprimer les surproductions, il faut fermer des productions de base, pas des productions intermittentes. Et quelles possibilités de fermetures en production de base avons-nous ? Nous n’avons que des centrales nucléaires. C’est-à-dire que si nous voulons revenir dans un système économique vivable pour EDF, il faut fermer des tranches nucléaires. Sans remontée des prix, EDF ne survivra pas. Dans ce contexte, continuer à se mobiliser pour retarder la fermeture de Fessenheim est un dangereux combat d’arrière-garde.

    En conclusion, il y a quelques années, vingt ans peut-être, je serais intervenu en incarnation de l’écolo brun et barbu, fier de son panneau solaire auto-construit accroché sur son toit, au risque des quolibets des ingénieurs et des économistes sérieux. Nous avons certes un peu blanchi mais surtout le monde a beaucoup changé. Je ne sais pas si vous en êtes conscients chers collègues mais aujourd’hui, et j’en suis tourneboulé, c’est moi qui représente les puissances industrielles, celles qui brassent des centaines de milliards d’euros, qui créent des millions d’emplois, 8 millions selon le dernier rapport de l’IRENA (Agence internationale des énergies renouvelables) et donc je m’adresse avec bienveillance aux derniers représentants d’une production énergétique marginale, en l'occurrence le nucléaire – j’ai connu ça dans ma jeunesse – en leur disant : évoluez, ouvrez les yeux, car sinon la France va avoir de grosses difficultés.

     

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