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  • 11 Janvier 2017. Intervention de Ronan Dantec sur la proposition de loi portant adaptation des territoires littoraux au changement climatique

    Cette semaine était adoptée au Sénat, en première lecture, la proposition de loi du groupe socialiste de l'Assemblée Nationale portant sur l'Adaptation des territoires littoraux au changement climatique. L'intérêt de cette proposition résidait dans une meilleure prise en compte du risque de recul du trait de côte entraîné par une montée générale des eaux sur notre planète, qui semble aujourd'hui inévitable.

    Ronan Dantec tient ici à alerter sur des amendements adoptés contre l'avis du gouvernement et qui remettent en cause des principes fondamentaux de la loi Littoral. Ces amendements contiennent plusieurs menaces pour la loi Littoral. Ils prévoient la remise en cause du principe de non discontinuité dans les aménagements par la possibilité de construction de zones d'activités économiques et un principe de densification des dents creuses dont la définition des limites est très imprécise.

    Nous espérons que ces amendements ne seront pas retenus par l'Assemblée Nationale mais il faudra rester vigilants face au risque d'un compromis, soutenu par les parlementaires socialistes, qui, sans aller aussi loin que les amendements proposés ici par la droite, pourraient eux aussi ouvrir des brèches dans la loi Littoral.

    Ci-dessous l'intervention de Ronan Dantec dans la Discussion Générale sur cette proposition de loi:

    Madame la Présidente, Madame la Ministre, Monsieur le rapporteur, Monsieur le Président, Mes chers collègues,

    En mars 2016, une équipe de chercheurs en climatologie de l’Université du Massachussets a publié dans la très sérieuse revue Nature, que tout le monde connaît, des chiffres extrêmement alarmants concernant la montée des eaux sur notre planète. Ils estiment l’augmentation moyenne du niveau des océans de plus d’un mètre d’ici la fin de ce siècle et jusqu’à une quinzaine de mètres dans les siècles qui suivront, du fait du début de la fonte de l’Antarctique, dans le cas évidemment où nos émissions de gaz à effet de serre ne seraient pas réduites drastiquement dans les toutes prochaines années. D’autres études, dont certaines évaluent d’ailleurs à une côte plus élevée la montée des eaux au 21ème siècle, insistent, elles, sur l’accélération de cette montée des eaux (actuellement 3-4 mm par an) à partir de 2030 environ, du fait de la désagrégation des langues glacières qui bloquent encore aujourd’hui le glissement des glaciers du Groenland vers la mer.

    A ce sujet, le rapport d’information sénatorial d’octobre 2015 sur « les conséquences géostratégiques du changement climatique », de nos collègues Cédric Perrin, Leila Aïchi et Éliane Giraud pointait, lui aussi, le phénomène d’érosion côtière qui pourrait provoquer un recul d’ 1m/an, c’est évidemment une moyenne, du trait de côte dans le monde et donc aussi en France. C’est pourquoi, dans l’une des propositions établies dans ce rapport et adoptées à l’unanimité par la commission des affaires étrangères, est proposé le « développement des études de l’évolution du niveau de la mer au niveau local, y compris pour les côtes françaises intégrant l’ensemble des processus, y compris ceux qui influencent la morphologie des côtes ». Par ailleurs, ils préconisent un travail de « relocalisation des activités situées dans les zones les plus risquées ».

    A l’appui de ces propositions, dans son dernier rapport de 2015 sur « le littoral dans le contexte de changement climatique », l’ONERC affirme enfin que « l’anticipation doit guider toute stratégie » de développement des territoires côtiers.

    L’intérêt de la proposition de loi initiale discutée ce soir n’est donc pas à démontrer. Il s’agit de prendre totalement en considération un facteur de risque majeur, dont on ne mesure probablement pas encore totalement les conséquences, y compris, et dans un délai probablement assez court maintenant, une dépréciation forte de la valeur des biens immobiliers menacés demain par la montée des eaux. Et cette dépréciation, j’insiste toujours sur ce point-là, n’attendra pas que l’eau arrive le perron des lotissements, mais elle l’anticipera de plusieurs décennies. Cela veut dire que c’est toute l‘économie immobilière qui peut-être dès les prochaines années totalement fragilisée par ce phénomène de montée des eaux et par les prévisions à venir des scientifiques.

    En ce sens, par rapport à ce que nous discutons ce soir, la proposition de suppression de l’article 8 bis prévoyant l’information par les professionnels de l’immobilier des acquéreurs sur les risques de recul du trait de côte apporte un léger doute quant à une réelle prise de conscience de ce facteur risque extrêmement important. C’est pourtant un signal nécessaire pour que dès aujourd’hui nous développions une stratégie d’anticipation économique, et probablement bien au-delà du Fonds Barnier, d’un phénomène malheureusement inéluctable pour les prochaines décennies. Même si, pour le long terme, nous espérons toujours tous qu’une action internationale forte et résolue permettra de stabiliser le climat.

    Il s’agit aussi certainement, il faudra le remettre sur la table, de se mettre d’accord sur la montée des eaux prévisible au 21ème siècle. C’est un exercice difficile que la France ne peut pas faire seule, mais on ne pourra pas faire l’économie de ce débat nécessaire.

    Ce sujet doit totalement suffire à nous mobiliser. Je regrette donc profondément que ce soir une part importante de nos débats - j’anticipe un peu - tourne beaucoup autour de l’avenir de la loi littoral, qui n’était pas le sujet de départ. Toute remise en cause des dispositifs de cette loi fondamentale de préservation de nos espaces côtiers, de nos paysages et d’un de nos grands atouts touristiques, devrait faire l’objet de débats approfondis et nécessite énormément de précautions. Nous savons tous que tout assouplissement de la loi littoral – il suffit de se balader sur nos côtes dans le sud comme en Bretagne – a toujours entraîné une surinterprétation de la règle, avec des conséquences négatives que nous mesurons sur nos paysages.

    De fait, l’accumulation, ce soir, d’amendements non précédés d’une réelle étude d’impact – cela a été dit avant moi – amène à fragiliser certains grands principes de la loi littoral, notamment sur le refus de toute discontinuité dans les aménagements. La discussion de ce matin en commission a d’ailleurs montré que tous les débats n’étaient pas mûrs. Par exemple, sur les localisations de zones d’activités qui ne peuvent plus être appréhendées à l’échelle communale après que, dans la loi NOTRe, nous ayons confié l’économie comme compétence aux intercommunalités. C’est un exemple du fait que je pense que sur un certain nombre des éléments qui vont être discutés ce soir, nous nous sommes précipités.

    Le groupe écologiste n’est pas opposé à des adaptations très limitées de la loi littoral naissant de situations ubuesques, il y en a quelques-unes. Mais remettre en cause ses grands principes au nom de quelques exemples que nous connaissons, ne me semble pas être de bonne politique. Sans quoi, évidemment, la substance initiale de la loi littoral, dont tout le monde reconnait l’importance, au moins dans le discours, sera inévitablement altérée. Et nous savons tous, et je conclurai ainsi, que si les brèches dans les digues peuvent annoncer l’érosion d’un territoire entier, les brèches dans la loi littoral pourraient aussi la balayer à la première tempête. Surtout que nous connaissons aujourd’hui l’instabilité de la météo politique.

  • 11 mars 2019 - 9 priorités de politiques publiques pour répondre au défi climatique du CSUC

    9 propositions avancées par le collectif transpartisan du Sénat, le collectif sénatorial "urgence climatique" (70 sénatrices et sénateurs de toutes sensibilités politiques) comme priorités immédiates pour répondre au défi climatique.

    Ces propositions ont été élaborées collectivement par les sénatrices et sénateurs et font l'objet d'une présentation lors du colloque "Action climatique : Quelles priorités de politiques publiques ?" en présence du collectif de l'Assemblée nationale "Accélérons la transition écologique et solidaire".

    La dernière table ronde à 17h est l'occasion de discuter de la complémentarité, des échanges possibles entre les différentes initiatives: les deux collectifs transpartisans, le pacte écologique et social représenté par le RAC, et le Haut Conseil pour le Climat, représenté par sa présidente.

    9 Priorités de politiques publiques pour répondre au défi climatique

    Face aux évolutions catastrophiques du climat terrestre et aux prévisions chaque jour plus pessimistes de la communauté scientifique, nos sociétés ne peuvent se résigner à ne répondre qu’aux enjeux de court terme. Dans un moment de crise sociale aussi exacerbée que celle des « gilets jaunes », il est symbolique que la pétition « l’affaire du siècle » ait réunie plus de 2 millions de signatures, et on aura pu noter que nombre de « porte-paroles » des gilets jaunes ont tenu à souligner que leur mobilisation ne devait pas être perçue comme une opposition à l’action climatique.
    Le Grand Débat National doit dessiner les contours d’un nouveau contrat social, qui réponde aux enjeux de redistribution et de protection sociale, mais aussi aux exigences d’une action résolue sur les grands enjeux climatiques et environnementaux. Aussi deux rassemblements parlementaires transcourants ont été créés, « Accélérons la transition écologique et solidaire » à l’Assemblée nationale et le collectif sénatorial « urgence climatique », pour dépasser les clivages sur ce sujets essentiels.

    Les sénatrices et sénateurs réunis au sein du collectif « urgence climatique » portent dans le débat les mesures exposées ci-dessous, des mesures opérationnelles, de nature à réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre dans notre pays. Nous savons en effet que si la France elle-même n’arrive pas à respecter les engagements pris dans l’Accord de Paris, alors il est illusoire d’imaginer des dynamiques mondiales nous permettant de stabiliser le climat sous les 2° d’augmentation des températures. Sans être exhaustif, ces propositions nous semblent aujourd’hui s’inscrire comme des priorités de politiques publiques, pouvant être rapidement mises en œuvre.

    A-Mettre les collectivités territoriales et leurs groupements au cœur de l’action.

    Malgré l’ambition de la loi relative à la transition énergétique et pour la croissance verte de 2015, avec des Plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) obligatoires pour toutes les intercommunalités (en cohérence avec les engagements internationaux de la France), et leur articulation avec le volet climat des schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET), les politiques climatiques territoriales tardent à se déployer en France. Or ce sont ces plans et les actions qu’ils prévoient qui permettent d’agir sur le quotidien des Français (mobilité, logement, alimentation...) et donc sur la majeure partie des émissions de gaz à effet de serre.
    Les retards accumulés dans le déploiement des politiques nationales, comme sur la rénovation thermique du logement, s’expliquent tout particulièrement par la faiblesse des animations territoriales de la compétence des collectivités mais qu’elles n’arrivent pas aujourd’hui à mettre en œuvre, notamment pour des raisons de financement.

    Aussi nous demandons :

    1-la mise en place d’une dotation financière d’accompagnement des collectivités territoriales qui mettent en œuvre leurs Plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET). Demandé unanimement par tous les réseaux de collectivités territoriales (AMF, France urbaine, ADCF, Régions de France...), le principe de cette dotation, financée par une part de la contribution climat énergie (CCE), a été voté à plusieurs reprises par le Sénat lors des débats sur les projets de lois de finances, mais le gouvernement n’y a pour l’instant pas donné suite. Il faut maintenant engager la discussion sur les conditions de sa mise en œuvre.

    2-le déplafonnement du seuil de 1.2 % pour les dépenses supplémentaires de fonctionnement des collectivités territoriales nécessaires pour engager leurs actions climatiques (animation territoriale, mobilité...)

    3-le financement du service public de l'Efficacité Énergétique (SPEE), porté par les régions, sans lequel, il est illusoire de penser mener une politique ambitieuse de rénovation du parc de logements anciens.

    B-Une politique volontariste sur le logement.

    Si nous notons aujourd’hui des investissements importants sur le parc HLM (mais limités par les fonds propres des offices), l’échec de la politique de rénovation des passoires thermiques privées est manifeste, alors qu’un quart des émissions des gaz à effet de serre sont liées au logement. En plus de la mise en œuvre urgente du SPEE nous proposons donc :

    4-la mise en œuvre, par le tiers financement, d’un mécanisme de prêts bancaires permettant de financer la rénovation thermique de leurs logements (en privilégiant les rénovations globales) pour des ménages souvent déjà au plafond d’endettement (seulement 30 000 éco-prêts à taux zéro en 2018...pour un objectif de 500 000 logements rénovés par an)

    5-l’instauration, dans un délai à préciser, d’un plafonnement des loyers sous les 20% du prix moyen de location au m2 (mesuré par les observatoires locaux des loyers) pour les logements étiquetés F ou G sur un secteur géographique donné.

    C-L’avenir de la fiscalité carbone?

    6-La contribution climat énergie (CCE) avait le double objectif d’inciter à la modification des comportements, en taxant plus ceux qui émettent du CO2, et à fournir une recette supplémentaire pour l’Etat. C’est aujourd’hui un outil efficace et parfaitement accepté dans nombre de pays (Suède, Suisse, Canada). La crise des « gilets jaunes » a souligné qu’une taxation incomprise dans son affectation et injuste socialement n’était pas acceptable. La CCE est aujourd’hui bloquée en France au niveau de 2018, la reprise de sa trajectoire n’est possible que dans le cadre d’un contrat collectif clair. Son fléchage vers la transition énergétique et climatique doit précéder le dégel de la trajectoire carbone. Nous proposons donc de mettre au débat une reprise de la trajectoire carbone, sur la base de la trajectoire votée par le Sénat en 2015, en étant très clair sur l’affectation totale de la recette supplémentaire à la transition énergétique (dotation des collectivités territoriales, accompagnement des ménages modestes...). Nous insistons sur le fait qu’il ne peut y avoir reprise de la trajectoire avant des engagements précis et chiffrés de l’Etat pour qu’elle s’inscrive comme un outil de justice fiscale. Pour rétablir la confiance, dès 2019, une part des 8 milliards de recette actuelle de la CCE devra être fléchée sur des financements supplémentaires pour la transition énergétique.

    D-L’équité dans le domaine des transports

    La nécessaire équité des taxations « carbone » des mobilités est très présente dans le débat public. La mise en avant des contraintes de législation mondiale ou européenne, les risques de perte de compétitivité pour la France, ne peuvent suffire à justifier l’immobilisme en la matière, surtout que nous savons nécessaire la création de nouvelles recettes pour financer les infrastructures « climato-compatibles ».

    7-l’indexation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion dite « taxe Chirac », sur le prix de la contribution climat énergie.

    8-la taxation du transport routier international traversant la France (sans mésestimer la difficulté à trouver un mécanisme efficient).

    9-l’interdiction, dans un délai aussi court que possible, de l’usage des moteurs diesels pour les bateaux à quai, tout particulièrement les paquebots.

    Nous proposons en conséquence :

    La mise en œuvre rapide de ces 9 mesures pour modifier en profondeur la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre en France tout en contribuant au renforcement des solidarités et à l’aménagement du territoire. Il nous faut aujourd’hui changer d’échelle dans l’action, le grand débat national nous en offre l’opportunité.

  • 11 octobre 2016. Une dotation additionnelle climat pour financer la transition énergétique dans les territoires

    Depuis les lois NOTRe et transition énergétique, les collectivités françaises disposent de compétences clés leur donnant les moyens de participer de façon décisive à la lutte contre le changement climatique, avec quels moyens ?

    Egalement ci-dessous l'intervention de Ronan Dantec au nom du groupe écologiste le 29 novembre 2016.

    Les plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) sont désormais obligatoires à l'échelle intercommunale et doivent décliner des objectifs cohérents avec les objectifs internationaux de la France en matière de climat (-40% d'émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030). Les régions doivent quant à elles désormais élaborer des schémas prescriptifs d'aménagement et de développement durable du territoire (SRADDET), auxquels seront intégrés les schémas régionaux climat air énergie.

    Ces nouvelles responsabilités ne s'accompagnent d'aucun financement spécifique. Or, les territoires auront besoin de financements pérennes pour effectivement mettre en œuvre ces documents de planification. Depuis plusieurs mois, les réseaux de collectivités territoriales travaillent ensemble sur le projet d'une dotation additionnelle climat qui serait attribuée sous condition de mise en place des plans climat et des schémas régionaux. Son financement s'appuierait sur la recette de la contribution climat énergie (CCE) qui va augmenter d'année en année, conformément à la trajectoire votée dans la loi transition énergétique et la loi de finances pour 2016 de façon à atteindre 22€ la tonne en 2016, 30,5€ en 2017 jusqu'à 100€ la tonne en 2030.
    Cette proposition, initiée et relayée par plusieurs associations de collectivités (ADCF, Régions de France, France Urbaine, AMORCE, AFCCRE, RARE, FLAME) sera portée par Ronan Dantec et débattue lors de la prochaine loi de finances.

    Pour aller plus loin, consulter la note des associations d'élus locaux mais aussi consulter l'article du monde ici

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    Projet de loi de finances 2017.
    Intervention de Ronan Dantec au nom du groupe écologiste, 29/11/16.

    Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues,

    J’interviendrai ici sur un point très précis mais qui est essentiel pour nos collectivités locales et pour leur action en faveur du climat et de la transition énergétique.

    Depuis les lois NOTRe et transition énergétique, les collectivités françaises disposent de compétences clés leur donnant les moyens de participer de façon décisive à la lutte contre le changement climatique. Les plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) sont désormais obligatoires à l'échelle intercommunale et doivent décliner des objectifs cohérents avec les objectifs internationaux de la France en matière de climat (toutes les collectivités françaises doivent chercher à baisser de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030). Les régions doivent quant à elles élaborer des schémas prescriptifs d'aménagement et de développement durable du territoire (SRADDET), auxquels seront intégrés les schémas régionaux climat air énergie.

    L’atteinte de ces objectifs passera inéluctablement par une mise en mouvement généralisée, rapide et efficace des territoires et des acteurs locaux car ce sont les collectivités locales, et en particulier les intercommunalités, qui mènent des politiques publiques influant directement sur la vie quotidienne des habitants, car elles interviennent au niveau du bassin de vie et c’est à l’échelle de ce territoire que se jouent les politiques de mobilité ou de réhabilitation du logement ancien.

    Autrement dit, sans les territoires, nous ne pourrons pas tenir les objectifs que notre pays s’est fixé en matière de climat et de transition énergétique. Et je rappelle que nos résultats ne sont pas bons cette année. Si les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont plafonné, ce qui était une bonne nouvelle, c’est grâce aux États-Unis et à la Chine. Les émissions de la France, notamment dans le domaine des transports, ont augmenté de manière significative cette année, ce qui est une très mauvaise nouvelle. Je le répète, la mobilisation des territoires est nécessaire.

    Toutefois, comme nous le déplorons régulièrement, quelles que soient les travées sur lesquelles nous siégeons, les nouvelles responsabilités des collectivités territoriales dans ce domaine ne s'accompagnent d'aucun financement spécifique. Or, les territoires auront besoin de financements pérennes pour effectivement mettre en œuvre ces documents de planification absolument essentiels.

    Depuis plusieurs mois, les réseaux de collectivités territoriales travaillent ensemble sur le projet d'une dotation additionnelle climat qui serait attribuée sous condition de mise en place des plans climat et des schémas régionaux. Son financement s'appuierait sur la recette de la contribution climat énergie (CCE) qui va augmenter significativement d'année en année, conformément à la trajectoire votée dans la loi transition énergétique et la loi de finances pour 2016 de façon à atteindre 22€ la tonne en 2016, 30,5€ en 2017 jusqu'à 100€ la tonne en 2030.

    Les réseaux de collectivités territoriales ont évalué le coût de la mise en place de ces plans climat. Ils estiment ainsi que l’élaboration du plan ou du schéma coûtera environ 1 euro par habitant et que sa mise en œuvre sur le territoire coûtera entre 100 euros et 200 euros par habitant. Il s’agira d’accompagner les populations et les acteurs économiques dans la rénovation énergétique, dans la lutte contre la précarité énergétique, dans les politiques de transport ou de développement des énergies renouvelables. L’animation du plan, quant à elle, coûtera 10 euros par habitant et par an. Nous avons rédigé un amendement en concertation avec l’ensemble des réseaux de collectivités territoriales françaises visant à doter les EPCI et les régions, respectivement en charge de l’élaboration des PCAET et des SRADDET, de 15 euros par habitant, soit 10 euros par habitant pour les intercommunalités et 5 euros par habitant pour les régions, sachant que les recettes que l’État tirera de la contribution climat-énergie augmenteront régulièrement.

    La particularité du système est que l’État gagne de l’argent aujourd'hui avec le climat ! Or, alors que les recettes augmentent, que l’on a accordé des compétences nouvelles aux intercommunalités, on ne leur octroie pas de moyens. Il faut rééquilibrer la situation. Tel est le sens de notre proposition, monsieur le secrétaire d'État.

    J’ajoute que la baisse de la dotation globale de fonctionnement, que l’on doit au précédent gouvernement, et que certains candidats à la présidentielle, je le crains, souhaitent pérenniser ou accroître, est une mesure récessive, comme en sont convenus ici Marylise Lebranchu et François Baroin. La baisse de la DGF a effectivement diminué la capacité des territoires à soutenir leur développement et la reprise économique. Par ailleurs, elle a eu pour conséquence une plus faible péréquation nationale en faveur des territoires les moins solides, en particulier les territoires hyper-ruraux, même si elle a été compensée pour certains par la dotation de solidarité rurale, la DSR.

    La mesure sur laquelle nous travaillons avec les réseaux de collectivités territoriales, qu’il s’agisse de l’Association des maires de France, l’AMF, de l’Association des régions de France, l’ARF, de France urbaine, ou de l’Association française du Conseil des communes et régions d’Europe, l’AFCCRE, vise à inciter les intercommunalités à élaborer leur PCAET. La loi les y oblige, mais on ne leur tend pas de carotte, aucun financement n’étant prévu. Il s’agit donc de créer une dynamique vertueuse, y compris en termes d’équilibre territorial. La dotation que nous proposons sera intégrée au budget général des intercommunalités. Elle n’est donc pas fléchée. Les territoires pourront ainsi effectuer eux-mêmes les choix qu’ils jugeront les meilleurs.

    J’espère, mes chers collègues, vous avoir convaincu de l’intérêt de cette mesure assez cohérente et consensuelle, à laquelle nous avons travaillé pendant plus d’un an avec les réseaux de collectivités territoriales – leurs présidents siègent sur toutes les travées, certains étant très connus ici. Elle permettra aux collectivités territoriales d’exercer les nouvelles compétences que nous leur avons octroyées et de renforcer leurs capacités d’action.

    J’espère également vous avoir convaincu, monsieur le secrétaire d’État. Je sais que, pour l’instant, vous rechignez quelque peu à mettre en œuvre cette mesure et que vous avez pour l’heure alloué la recette de la CCE à l’allégement du déficit de la Contribution au service public de l’électricité, la CSPE.

    J’indique que la mise en œuvre de cette mesure serait progressive. Elle s’appliquerait à compter de 2018, ce qui laisserait le temps aux intercommunalités de mettre en place leur PCAET. Sachant que toutes ne le feront pas, vous ne dépenserez pas la totalité de la dotation dès 2018. En outre, les recettes de la contribution climat-énergie augmenteront en 2019. Les réseaux de collectivités sont à votre disposition pour vous rencontrer et discuter de leur proposition avec vous.

    J’espère, mes chers collègues, que vous serez nombreux à signer l’amendement que nous proposerons et que celui-ci pourra être examiné dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, afin que cette mesure puisse porter ses fruits à compter de 2018-2019, lorsque les recettes de la contribution climat-énergie seront disponibles.

  • 16 novembre 2015. Intervention de Ronan Dantec : "Sans accord ambitieux à Paris, nous ne pourrons construire au XXIème siècle un monde de paix"

    Intervention de Ronan Dantec sur la proposition de résolution visant à affirmer le rôle déterminant des territoires pour la réussite d'un accord mondial ambitieux sur le climat (rapporteur : Jérôme Bignon)

    M. le Président, mme la Ministre, m. le Rapporteur, mes chers collègues, sachant que vous avez été très nombreux à travailler sur cette proposition de résolution,

    Je devais, dans ces quelques minutes, souligner plusieurs points clefs de cette résolution, que le groupe écologiste soutient pleinement.

    Je voulais notamment remercier le rapporteur Jérôme Bignon, pour nous avoir proposé un texte qui dit clairement notre opposition collective à la poursuite des subventions aux énergies fossiles en France, symbole fort alors que ce sont toujours 10 millions de dollars par minute qui sont investis de par le monde, dans ces choix énergétiques, du charbon et du pétrole, investissements qui sont en train de priver d’avenir les jeunes générations de notre planète.

    Je voulais aussi rappeler les mentions, dans cette résolution, sur le rôle des collectivités territoriales, et il était important que le Sénat réaffirme que, sans cette approche territoriale, il est totalement impossible d’atteindre les objectifs mondiaux de résolution des émissions de gaz à effet de serre.

    C’était le message du Sommet mondial Climat et Territoires, soutenu par nombre des principaux acteurs non-étatiques mondiaux, et en tant que coprésident de ce Sommet, je ne peux que me féliciter que notre message soit ici renforcé.

    Mais depuis vendredi soir, recevoir la Conférence climat à Paris a pris d’autres dimensions.

    Je voudrais ici, comme d’autres avant moi, m’incliner devant les victimes de la barbarie, souvent de jeunes adultes, de jeunes parents. Nous leur devons de mettre toute notre énergie pour bâtir un monde apaisé, un monde de sécurité où l’avenir est ouvert à tous.

    La protection des personnes ne pourra jamais être garantie seulement par des lois de sécurité, aussi justifiées soient-elles. Sans action résolue sur toutes les causes des désagrégations sociales qui sont le terreau du terrorisme et de la barbarie, alors nous ne pourrons y arriver.

    J’ai déjà eu l’occasion de rappeler dans cet hémicycle qu’il était impossible d’expliquer l’émergence de Boko Haram sans les sécheresses et les migrations autour du lac Tchad, c’est une situation parfaitement documentée, et décrite dans ces mécanismes.

    On ne peut pas perdre de vue non plus les sécheresses à répétition en Syrie, qui ont provoqué un exode rural massif, fragilisant la société syrienne. On parle d’un million de personnes déplacées ces dernières années.

    Aussi redisons-le ici une nouvelle fois : sans accord ambitieux à Paris, crédibilisant un scenario de stabilisation du climat sous les 2°C, il est totalement illusoire de penser que nous pourrons construire au XXIème siècle un monde de paix, quels que soient les moyens militaires déployés. Le monde du dérèglement climatique est bien un monde de migrations massives et de foyers terroristes, soyons-en parfaitement conscients.

    La COP21 peut être l’occasion pour le monde civilisé, à travers ses dirigeants, de venir témoigner de son soutien à notre pays meurtri. Mais, s’ils ont pris la totale mesure de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, alors ils viendront d’abord à Paris avec des propositions réévaluées de réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec des engagements de financement crédibles pour accompagner le développement, l’accès à l’énergie et l’éducation.

    Car redisons-le avec force, c’est bien le sous-développement et la faiblesse des systèmes éducatifs qui sont le terreau de l’obscurantisme, de ces sentiments d’injustice que des forces terroristes manipulent au service de leur fanatisme barbare.

    Sur cette question du financement, nous ne pouvons d’ailleurs être que déçus et inquiets des très faibles avancées du G20, qui augurent mal des négociations de la COP sur ce point. Or, sans crédibilité des propositions des pays riches sur le financement du développement et de l’adaptation, il y a un vrai risque d’absence d’accord à Paris.

    Répondre aux enjeux climatiques n’est possible sans s’appuyer sur les dynamiques des acteurs non-étatiques, associations, entreprises, collectivités, etc. C’était l’une des forces de cette COP21 à travers l’agenda des solutions, le Lima-Paris Action Agenda, de rappeler que l’action concrète est le socle de la réponse au défi climatique.

    Nous sommes, je vous l’avoue, inquiets concernant le maintien à Paris de cette dynamique. Nous comprenons, Mme la Ministre, les impératifs de sécurité qui s’imposent aujourd’hui aux autorités françaises. Mais cela ne doit pas empêcher que s’expriment ces volontés d’actions. Nous sommes à votre disposition, Mme la Ministre, pour étudier avec vous le bon équilibre.

    Ce soir, la Tour Eiffel scintille en bleu-blanc-rouge. Dans quelques jours, elle sera à nouveau aux couleurs de la COP et de la défense du climat, notre précieux bien commun. On la représente aujourd’hui comme un phare dans la nuit de l’obscurantisme. Demain, alimentée en énergies renouvelables, elle devra éclairer la voie pour un monde stoppant le dérèglement climatique et stabilisant par là-même un XXIème siècle qui ne doit pas se résoudre au tragique, et dire que coopération et responsabilités individuelles et collectives sont nos moteurs pour donner son sens à ce si beau mot de fraternité.

    Je vous remercie.

  • 17 mars 2016. Question d’Actualité au gouvernement de Ronan Dantec au Premier ministre sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

    Question d'actualité à Manuel Valls, Premier ministre, sur Notre Dame des Landes, 17 mars 2016. A une question précise, Manuel Valls répond par la provocation et l'intimidation...mais surtout pas sur le calendrier !

    (La vidéo ici)

    Monsieur le Président,

    Cette question s’adresse au Premier ministre.

    Monsieur le Premier ministre, je ne vous questionnerai pas ici sur votre décision de limiter à la Loire-Atlantique le référendum sur l’utilité du projet de Notre-Dame-des-Landes, alors que le Président de la République a évoqué, je cite, « un projet vital pour le Grand ouest ». En refusant d’associer les autres départements concernés, et ce, malgré la demande de six présidents de conseils départementaux dont certains siègent dans cet hémicycle, vous avez enlevé à cette consultation toute légitimité. Vous nous avez privés d’une démarche d’apaisement dont nous avions pourtant besoin et que j’avais personnellement beaucoup défendu, c’est Monsieur le Premier ministre, votre propre responsabilité.

    Ma question sera plus précise. Suite à la mise en demeure de la commission européenne le 17 avril 2014 sur les infractions environnementales potentielles liées au projet d’aéroport, la France a décidé de répondre par l’ajout, au SCoT de Nantes-Métropole, d’une pièce annexe assez dense – 122 pages en police 6 – versée au dossier seulement 10 jours avant la réunion du conseil du SCoT. Les acteurs du territoire auront l’occasion d’analyser et de critiquer cette pièce lors de l’enquête publique du SCoT qui se déroulera cet été. Suivra ensuite l’intégration éventuelle des remarques et 3 mois de délai légal à respecter pour les recours possibles. Cela nous mène aux environs du 1er janvier 2017. Pourtant, Monsieur le Premier ministre, vous avez annoncé que les travaux de l’aéroport pourraient commencer dès octobre 2016, après un éventuel oui lors de votre consultation rétrécie. Monsieur le Premier ministre, confirmez-vous vos propos qui reviendraient à ne tenir aucun compte de l’avis des acteurs du territoire et de l’enquête publique du SCoT, qui doit pourtant permettre de valider la réponse française à la mise en demeure européenne ?

     

  • 18 mai 2016. #‎CLIMAT‬ : prix du carbone : ce qui a été fait, ce qui reste à faire.

    Point d'étape par Christian de Perthuis, professeur à l'université Paris Dauphine, chaire économie du climat et publié dans Lesechos.fr.

    L'annonce d'un « prix plancher » du carbone par le président Hollande à la conférence environnementale confirme un engagement de principe en faveur de la tarification du carbone. Le public n'a guère compris la nature de ce prix plancher qui doit être institué pour le secteur électrique, ni comment il s'articule avec ce qui a été fait depuis le début du quinquennat en matière de tarification du carbone. Explication de texte en quatre points.

    1. Depuis le 1er janvier 2014, la France a introduit une « composante carbone » dans sa fiscalité énergétique, souvent dénommée « contribution climat-énergie ». Ce dispositif, introduit dans la loi de finances 2014, prévoyait de monter graduellement le taux de cette taxe carbone de 7 euros par tonne de CO2 en 2014 à 22 euros en 2016. Mission pleinement accomplie : cette taxe s'applique aujourd'hui aux émissions de CO2 résultant de l'utilisation des énergies fossiles dans les secteurs non couverts par le système européen des quotas de CO2.

    2. A l'initiative de deux sénateurs, Ronan Dantec et Chantal Jouanno, un article a été incorporé dans la loi sur la transition énergétique, prévoyant de porter la taxe carbone domestique à 56 euros la tonne de CO2 en 2020 et à 100 euros en 2030. Sur proposition du député Jean-Paul Chanteguet, la loi de finances rectificative pour 2015 prévoit une trajectoire jusqu'en 2019 pour atteindre linéairement les 56 euros visés en 2020. Mission en voie d'accomplissement, si les futures lois de finances convertissent les intentions en décisions. Or, la chute du prix des fossiles exceptionnellement favorable depuis deux ans à la tarification du CO2 a peu de chances de se prolonger. Pour réaliser la montée en régime de la taxe carbone, il faudra rendre des arbitrages en matière de recyclage du produit de la taxe acceptables pour l'ensemble des parties.

    3. Les émissions de CO2 de l'industrie lourde et du secteur énergétique sont soumises au système européen d'échanges de quotas de CO2 depuis 2005. Ce système dysfonctionne gravement, ne délivrant plus de réduction d'émissions et conduisant même les compagnies électriques à mettre sous cocon des centrales à gaz récentes pour faire tourner des centrales à charbon parfois en fin de vie ! Face à cette situation, le gouvernement a repris la proposition du rapport Canfin-Grandjean d'introduction dans le dispositif européen d'un « corridor » avec un prix minimum et un prix maximum du quota. On reste ici dans le domaine du déclaratif, car le gouvernement français n'a pas les moyens d'instituer unilatéralement la mesure. S'il obtient le soutien des partenaires européens, la mise en place du « corridor » exigera une profonde refonte de la gouvernance du marché des quotas marquée par l'absence de coordination entre le fonctionnement du marché et les autres mesures de politique incitant à la réduction d'émissions.

    4. Le prix plancher du CO2 appliqué aux émissions du secteur électrique français annoncé par le président Hollande fait partie de ces mesures nationales, prises unilatéralement. Au plan national, la mesure peut accélérer le retrait déjà engagé des centrales au charbon et donner une bouffée d'air aux compagnies électriques si le prix minimum du CO2 fait remonter le prix de gros de l'électricité. Au plan européen, elle est dommageable au fonctionnement du système des quotas : le plafond d'émissions s'applique aux 12.000 installations soumises au dispositif européen ; un prix minimum sur le seul secteur électrique ne génère pas de baisses d'émission supplémentaires mais un simple transfert des quotas libérés vers les autres installations qui pourront émettre plus.

    Au total, les avancées du quinquennat en matière de tarification environnementale ont été le fruit de décisions prises dans la discrétion, avec l'aide ou sous l'impulsion du travail parlementaire. Elles n'ont pas fait l'objet de pédagogie de la part du gouvernement qui aurait pu utiliser l'incroyable opportunité de la baisse des prix des énergies fossiles pour assumer le choix d'une tarification ambitieuse du carbone.

    Christian de Perthuis

     

  • 18 novembre 2016. Intervention de Ronan Dantec en plénière de clôture de la COP22, au nom des réseaux mondiaux de collectivités locales

    Intervention ClotureMonsieur le Président,
    Madame la Secrétaire exécutive de la Convention cadre des nations unies sur les changements climatiques
    Mesdames et Messieurs les membres des délégations nationales,
    Mesdames et Messieurs les représentants des groupes majeurs,
     

    Il y a un an maintenant à Paris, je déclarais au nom du groupe des autorités locales, en clôture de la COP21 : « you have found the deal, we have to do the job ».

    Cette COP aura ainsi d’abord été l’occasion de mesurer une impressionnante mobilisation des acteurs non-étatiques, et nous remercions la présidence marocaine pour la magnifique organisation de cette conférence et la place donnée à l’action concrète, que ce soit dans la zone verte ou dans les dialogues de haut-niveau.

    Nous exprimons ainsi notre satisfaction des propositions faites dans le cadre du partenariat de Marrakech, par les deux championnes, Laurence Tubiana et Hakima El Haité que je félicite pour leur engagement, propositions qui doivent permettre de renforcer le global agenda, en y associant étroitement les acteurs non-étatiques. Nous tenons ainsi à rappeler que ce global agenda est un pilier incontournable pour réussir à tenir l’objectif de stabilisation du climat.

    Les gouvernements locaux et sub-nationaux ont eu de nombreuses occasions durant ces 15 jours pour réaffirmer leurs engagements à réduire les émissions de CO2 sur leurs territoires, notamment à travers le développement du « Global Covenant » et du « Under2MoU ».

    Néanmoins nous considérons qu’une action renforcée sur nos territoires nécessitent un accès facilité à des financements plus importants, c’est ce que les réseaux mondiaux ont réaffirmés dans la feuille de route de Marrakech adoptée par plus de 1 100 élus notamment africains, lundi dernier, lors du sommet organisé avec les associations marocaines des maires et des régions. Nous avons notamment annoncé le lancement d’une campagne mondiale pour la localisation de la finance climat et demandons pour 2020 la mise en place d’un cadre d’action mondiale pour cette localisation.

    Nous redisons qu’il faut avancer plus vite dans la mobilisation des financements ; ce qui ne se limite pas aux 100 milliards de dollars de la promesse de Copenhague mais doit intégrer la nécessité de rendre climato-compatible les milliers de milliards investis chaque année pour les infrastructures et les productions énergétiques.

    Nous accueillons aussi très favorablement la proclamation de Marrakech qui insiste sur le lien indissociable entre la lutte contre le changement climatique et l’agenda 2030 des objectifs du développement durable. Reunis à Nantes en Septembre, pour le sommet Climate Chance, une large part des acteurs non-étatiques présents avaient justement insisté, dans une déclaration commune, sur la nécessité d’un agenda commun au climat et au développement, qui doit aussi intégrer le nouvel agenda urbain décidé à Quito il y a quelques jours ;

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, la menace d’un retour en arrière sur l’action climatique a pesé sur cette conférence. Nous sommes convaincus que le renforcement de l’action territoriale, portée par les gouvernements locaux et sub-nationaux, en lien étroit avec les autres acteurs non-étatiques, fait justement parti des réponses à développer pour écarter tout risque de ce type. Les Etats ont fait preuve de responsabilité en ratifiant rapidement l’accord de Paris, nous sommes nous aussi prêts à encore renforcer notre action.

  • 21 décembre 2016. Dotation climat pour les collectivités territoriales : Le gouvernement refuse de mettre en oeuvre la mesure la plus efficace pour lutter contre le changement climatique.

    Communiqué de presse, 21 décembre 2016

    Dotation climat pour les collectivités territoriales : Le gouvernement refuse de mettre en oeuvre la mesure la plus efficace pour lutter contre le changement climatique.

    A la demande Bercy, qui s’est toujours opposé à cette mesure, la rapporteure générale du budget a obtenu en nouvelle lecture du projet de loi de finances rectificative cette nuit à l’Assemblée nationale, la suppression de l’article créant une dotation additionnelle climat pour les intercommunalités et les régions après adoption de leurs plans et schémas climat.

    Cette mesure avait pourtant été adoptée vendredi dernier au Sénat par une très large majorité. Cette proposition, travaillée de manière approfondie et collective par les réseaux de collectivités locales, avait été soutenue par des sénateurs de toutes les sensibilités. Elle complétait les lois NOTRe et LTECV qui ont rendu obligatoires l’élaboration de plans climat air énergie territoriaux intercommunaux et de schémas régionaux d’aménagement du territoire prescriptifs (incluant les schémas régionaux climat air énergie), sans donner aux collectivités concernées les moyens de les réaliser, dans un contexte de baisse des dotations.

    Malgré la mobilisation des réseaux de collectivités territoriales qui ont - c’est assez rare pour être souligné – publié un communiqué commun hier après-midi, la rapporteure a maintenu sa proposition de rejet avec un argumentaire très discutable.

    Ronan Dantec tient à manifester sa profonde déception, cette mesure étant sans nul doute la plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en France, tant une approche cohérente des politiques à l’échelle territoriale (mobilité, habitat, développement des énergies renouvelables, planification...) sont nécessaires à une lutte résolue contre le dérèglement climatique et à la mobilisation des acteurs locaux et régionaux.

    Ronan Dantec rappelle que cette mesure, avec une mise en place par définition progressive, était très largement financée, puisque la contribution climat énergie (CCE) va augmenter de 4,5 milliards entre 2017 et 2020, cette dotation ne pouvant quant à elle dépasser les 900 millions en 2020. D’une certaine manière, Bercy est prêt à gagner de l’argent avec le climat, en engrangeant les recettes de la CCE et du système d’échanges de quotas carbone, mais pas à en redistribuer une part vers les acteurs territoriaux pourtant chargés par la loi de lutter contre le changement climatique.

    A l’heure où les émissions de gaz à effet de serre repartent à la hausse en France, le refus du gouvernement de confirmer la mesure votée par le Sénat montre les incohérences de la politique climatique française, entre succès diplomatique et incapacité à hiérarchiser les actions les plus efficaces pour réduire les émissions, et surtout le refus d’en faire une priorité budgétaire.

  • 23 septembre 2016. Nantes : Un sommet mondial pour le #climat

    Article de Presse 0céan dans lequel Ronan Dantec rappelle l'importance du rôle joué par les acteurs non-étatiques.

    Près de 2 500 acteurs du climat vont échanger à Nantes pour s'engager contre le dérèglement climatique. Deux mois avant la COP22 au Maroc, les acteurs de la société civile vont confronter leurs idées et leurs propositions. Du local et du mondial, du 26 au 28 septembre, à la Cité, centre des congrès de Nantes. « Il y a une vraie diversité des acteurs présents : acteurs économiques, ONG, entreprises... Et il y a une conviction commune : ce n'est sans doute à l'échelle des États, seuls en tout cas, mais d'abord sur les territoires, que le passage à l'action se fera », affirme Johanna Rolland, maire PS de Nantes.

    Réussir à mettre ensemble des ONG et des entreprises autour d'une cause commune, est un message fort selon Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire-Atlantique et conseiller municipal de Nantes, même « s'il y a un peu de méfiance ». « Quand les États sont eux-mêmes dans les dernières phases de négociation pour le climat, c'est important qu'ils sachent que la société civile mondiale a des points de consensus. Les États sont sensibles à ce que les acteurs non-étatiques portent dans les négociations. »

    Inscription jusqu'à ce vendredi pour les acteurs locaux sur www.climatechance2016.com

    A savoir : en marge du sommet, des animations ont lieu jusqu'au 27 septembre, comme cinq séances de films gratuits comme La glace et le ciel ce 23 sept. à Rezé, un forum énergie et habitat à l'hôtel de l'horticulture de Nantes le 24 sept, etc.

  • 24 novembre 2015. Développement du transport maritime : "nous devons développer aujourd'hui un ensemble cohérent, en lien avec toutes les voies navigables, dont les canaux, et avec le ferroviaire"

    Intervention de Ronan Dantec lors de l’examen des conclusions de la Commission mixte paritaire sur la PPL « Organisation de la manutention dans les ports maritimes »

    Monsieur le président,
    Monsieur le secrétaire d'État,
    Monsieur le président de la commission,
    Monsieur le rapporteur, mes chers collègues,

    Lors du précédent débat que nous avons eu sur cette proposition de loi, j'avais cité la phrase de Jean-Pierre Raffarin au sujet du conflit à Air France : « Avec les crises, la violence monte. Contre elle, il n'y a que le droit et les valeurs : dialogue, respect, cohésion. » Je crois que nous pouvons tous nous y retrouver.

    J'avais alors insisté sur la contradiction qu'il y avait à ne pas répondre au travail de dialogue social, qui avait abouti à cet accord, et à revenir à une vision risquant d'exacerber des conflits. Moi-même élu de Loire-Atlantique, je sais que nous sommes dans un secteur où les conflits peuvent être lourds et pénaliser, dans la durée, les ports français.

    Je me félicite des interventions précédentes, qui permettent de penser que cette contradiction va être assez facilement dépassée.

    Pour ce qui concerne le droit, je ne vais pas répéter ce qui a déjà été dit. Nous avons constaté les difficultés d'application de la loi de 1992. Le Gouvernement n'a pas inventé les problèmes qui se sont posés à Fos-sur-Mer et qui l'ont conduit à confier à Mme Bonny la direction d'un groupe de travail chargé de formuler des propositions de nature à répondre à cette insécurité juridique.

    Le rapporteur, qui a organisé des auditions et beaucoup travaillé, a été davantage à l'écoute d'autres ports, peut-être de taille plus modeste. Des inquiétudes s'étaient alors exprimées, l'amenant à proposer des amendements qui remettaient finalement en cause l'équilibre général du texte. Je pense que nous aurions fait une erreur si nous avions persisté dans cette voie.

    Ces inquiétudes ne doivent pas occulter qu'en matière de cohésion, nous avons, me semble-t-il, réellement progressé. Il y a eu, dans les ports français, des moments difficiles, des affrontements liés à un manque de dialogue social et des périodes de fragilisation économique.

    La loi Le Drian de 1992, qui a été précédemment citée, avait déjà réussi à éliminer bien des blocages. Les chiffres montrent que l'activité des ports français est maintenant repartie dans le bon sens. Il s'agit donc d'accompagner la reprise de ce dialogue, de favoriser cette vision partagée, qui a progressé, et de ne pas fragiliser cette démarche.

    La façade maritime française est un atout pour la France, cela a été dit également.

    Je veux prendre l'exemple du port de Nantes–Saint Nazaire, qui n'a pas toujours été un port facile à gérer, en particulier du fait de sa longue histoire syndicale. On a même connu des affrontements entre dockers ! C'est l'histoire de la Basse-Loire !

    Mais aujourd'hui, la stratégie de ce grand port maritime consiste à réinvestir. Il est dans l'idée que le ferroutage et les liaisons ferroviaires vont permettre son développement. Les acteurs portuaires ne sont plus sur la défensive, se projettent dans l'avenir et développent une stratégie de moyen terme.

    Pour que cette stratégie existe, il faut un contrat social sécurisé. Tel est le sens de cette proposition de loi, que nous allons donc soutenir.

    C'est l'occasion pour moi de dire, en quelques mots, que le groupe écologiste est extrêmement soucieux du développement du transport maritime. Ce n'est pas uniquement une question de « grands » ports, car il faut une articulation entre les différents types de ports et de liaisons, y compris le cabotage. Nous devons développer aujourd'hui un ensemble cohérent, en lien avec toutes les voies navigables, dont les canaux, et avec le ferroviaire.

    Je ne vais pas anticiper sur la discussion du projet de loi de finances rectificative, mais si nous augmentons plus rapidement la contribution carbone énergie, en cohérence avec ce qui a déjà été voté, nous donnerons à ces formes de transport un avantage compétitif plus grand par rapport à la route. Ce sont ces questions qui sont sur la table pour les prochains mois.

    Dans quelques jours débutera la COP 21. Je rappelle à quel point le sujet de la taxation carbone du transport maritime est important. Dans le jargon de la convention, c'est ce qu'on appelle la question de la bunker tax, qui concerne aussi le transport aérien. Il faut regarder cette question de manière extrêmement attentive. En effet, si nous réussissons à aller dans le sens d'une telle taxe, cela profitera certainement aux ports français, qui se situent, sur les routes maritimes, avant les autres ports du nord de l'Europe. Nous avons donc certainement intérêt à progresser sur ce sujet.

    Quand nous parlons de lutte contre le changement climatique, y compris de taxation du carbone, nous devons avoir une vision qui ne soit pas uniquement contraignante – pour ne pas utiliser le mot « punitive » –, mais qui mette aussi en avant les opportunités créées, à la fois en rendant plus compétitives nos offres de transport et en créant des flux financiers qui nous permettent d'investir dans des infrastructures d'avenir.

    En conclusion, je veux reprendre la phrase prononcée par le secrétaire d'État : « La société avance mieux quand on transforme un rapport de forces en contrat social. » Cette phrase est tout à fait juste et le groupe écologiste votera donc le texte élaboré par la commission mixte paritaire.

  • 25 Juillet 2018. Explications de vote de Ronan Dantec sur le projet de loi ELAN

    "Le texte n’a pas intégré la nécessité d’accélérer les politiques de réhabilitation et de transition énergétique. Le Sénat en a encore réduit l’ambition, comme sur la non opposabilité des diagnostics de performance énergétique, et a affaibli la loi SRU. Avec Joël Labbé, nous avons voté contre." Pour Ronan Dantec, le projet de loi aurait dû montrer la cohérence entre les paroles fortes du Président de la République et une stratégie sur le logement qui permet de tenir nos objectifs internationaux sur le climat.

  • 25-27 septembre: Ecocity, Sommet mondial sur les villes durables et 28 septembre : Sommet mondial des villes et territoires sur le climat

    Nantes capitale mondiale des villes durables du 25 au 28 septembre

    28 septembre. Ronan Dantec se félicite de l'adoption à Nantes de la Déclaration mondiale des maires et dirigeants territoriaux sur le changement climatique pour Paris 2015

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    Cette déclaration a été adoptée lors du 3ème Sommet Mondial des Villes et Territoires sur le Climat, organisé en association avec ICLEI (Conseil international pour les initiatives écologiques locales), à l'issue du Sommet Ecocity de la Ville durable (25-27 septembre), dans le cadre de Nantes capitale verte de l'Europe 2013.

    Étaient présents des maires et élus du monde entier (Bonn, Bristol, Durban, New Delhi, Pretoria, Santa Monica, Sao Paulo, Quito, etc.), qui ont affirmé leur volonté de s'engager contre le changement climatique et ses impacts sur leurs territoires, de nombreux représentants des Nations Unies, ainsi que le climatologue Jean Jouzel, venu présenter les premières conclusions du 5ème rapport du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), soulignant l'urgence d'agir.

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    Présentant la déclaration, Ronan Dantec a indiqué que la force de ce texte était de rassembler l'ensemble des réseaux mondiaux et européens de collectivités territoriales, une union nécessaire pour être entendus dans les négociations internationales. Il a rappelé que, les collectivités territoriales étant en première ligne dans la crise climatique, « comme pour les autres conséquences du développement non durable, qu'elles soient sociales ou environnementales, c'est bien leur action locale et quotidienne qui est au cœur de la réponse ». La qualité de cette réponse dépendra notamment des moyens dont elles disposeront et Ronan Dantec a rappelé l'enjeu très fort de l'accès direct des collectivités territoriales aux financements internationaux.

    Il a indiqué que l'engagement des gouvernements locaux à travers cette déclaration doit être pour les États un encouragement pour chercher un accord ambitieux à Paris en 2015. Il constitue bien une offre de coopération pour une nouvelle dynamique mondiale, à construire avec les États, le monde économique, l'ensemble des membres de la société civile et les citoyens.

    Ronan Dantec a également souligné le lien fort entre développement et climat, indiquant qu'il « ne pouvait y avoir d'accord ambitieux sur le climat à Paris en décembre 2015 sans un accord satisfaisant, en septembre de la même année, sur l'agenda post-2015 du développement (Objectifs du Développement Durable décidés à Rio en juin 2012, et Objectifs du Millénaire pour le Développement post-2015).

    Affirmant que les gouvernements locaux du monde entier sont bien « en ordre de marche », Ronan Dantec a conclu sur le slogan du Sommet de Rio 1992, « Penser global, agir local », déclarant : « Nous avons beaucoup agi local. Cette déclaration dit aujourd'hui qu'il est aussi dans notre volonté d'agir global ».

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    28 septembre. Lancement du 3ème Sommet mondial des Villes et Territoires sur le Climat à Nantes avec l'adoption de la déclaration commune des maires et dirigeants territoriaux pour Paris 2015. En présence de maires du monde entier et du climatologue Jean Jouzel, venu présenter les premières conclusions du 5eme rapport du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat)

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    27septembre. Après la clôture d'Ecocity2013, moment convivial avec des maires du monde entier, notamment Mohammad Yonus Nawandish, maire de Kaboul et James Nxumalo, maire de Durban

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    27 septembre. Forte affluence à la cérémonie de clôture du sommet Ecocity, en présence du premier ministre Jean-Marc Ayrault et du ministre de l'écologie Philippe Martin

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    27 septembre. Intervention de Ronan Dantec lors de la clôture du Sommet Ecocity sur la Ville Durable

    M. le Premier ministre,
    Chers amis,

    Dans moins d'une heure maintenant, nous allons clôturer cette 10ème édition d'Ecocity, et Severn Suzuki et Pierre Calame vont vous livrer leur synthèse de ces trois jours de débat. Je leur laisse cet exercice, qui est difficile, au vu de la richesse et de la multiplicité des débats.

    Mon propos se résumera à quelques grandes impressions et à des chiffres de participation.

    Je crois d'abord important de souligner que ce nouveau modèle de ville durable, que nous avons approfondi et confronté pendant trois jours, n'est applicable que si nous remettons en cause d'autres logiciels qui ont imprimé leur marque sur le siècle dernier. C'est bien dans une démarche de dépassement des logiques de compétition entre acteurs des territoires, et entre territoires, que se construisent ces villes en transition, dont l'utopie est bien de construire de nouvelles dynamiques de coopération dans et entre les territoires.

    Il est souvent futile de se croire ou de se vouloir le meilleur du monde. Construire une ville durable, c'est bien se reconnaître comme une petite part d'un ensemble en interaction, il doit y avoir humilité et modestie dans toute démarche de développement durable.

    Cette mise au point me semblait nécessaire pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté sur ce qui va suivre, car je dois donc maintenant vous le dire : cette 10ème édition d'Ecocity est quand même un sacré succès.

    Retenons juste deux chiffres : 6000 repas servis mercredi soir sous les anciennes nefs des chantiers navals. Jamais les banquets qu'organise, à travers le monde, Tristram Stuart pour alerter sur le gaspillage, et en ne servant donc que des denrées condamnées à la destruction pour cause de mauvais circuits de commercialisation ou de standardisation excessive. Jamais, donc, un tel banquet n'avait réuni autant de convives. Le repas était délicieux, les carottes avaient mijoté et merci à Disco Soupe, l'association locale qui a accompagné cette initiative à laquelle les Nantais ont massivement dit oui.

    Mais, si une opération de ce type est évidemment un coup médiatique fort pour alerter et sensibiliser, il ne peut rester sans déclinaison dans la durée. Plusieurs ateliers d'Ecocity ont approfondi les enjeux d'alimentation, de circuit court et de meilleure gestion des flux alimentaires. Il faut maintenant croiser les deux et le transformer en politique publique locale, je sais que les acteurs nantais y sont prêts.

    2200 personnes ont participé à Ecocity. Elles sont venues des quatre coins du monde, plus de 70 nationalités étaient présentes. C'est là aussi la plus importante édition d'Ecocity depuis que cette manifestation se balade à travers le monde.
    Je tiens à remercier toute l'équipe de la Cité des Congrès autour d'Annie-Claude Thiolat, pour son engagement.
    Nous sommes évidemment fiers de ces résultats mais, vous l'avez compris, nous éviterons donc le piège de l'autosatisfaction.

    L'important est bien de se projeter dans l'avenir, pour faire fructifier les échanges de ces trois jours.
    Un engagement clair tout d'abord : il faut préserver ce capital ou, pour mieux dire, ce bien commun, que sont les 750 contributions reçues et les synthèses des ateliers. Le site d'Ecocity va donc rester ouvert, lieu de mémoire et aussi d'interactivité, et il devrait notamment servir à recueillir les contributions et les remarques sur le texte que les groupes majeurs de la société civile souhaitent construire ensemble en vue de la session 7 du groupe de travail intergouvernemental de l'ONU dédié à la ville durable, qui aura lieu à New York début janvier 2014. Nous avons en effet tenu ce matin un atelier intitulé "De Rio+20 à 2015: une nouvelle dynamique pour la société civile", qui a rassemblé un certain nombre de représentants des groupes majeurs reconnus dans les négociations internationales. Notre ambition est de lancer une dynamique de dialogue entre les neuf groupes majeurs - représentant notamment les femmes, les syndicats de travailleurs, les entreprises, les collectivités territoriales, les jeunes, etc.- pour porter une parole commune auprès de l'ONU et des États dans la réflexion sur l'agenda post-2015 du développement, en particulier la définition des Objectifs de Développement Durable décidés à Rio en 2012. C'est une démarche nouvelle, car les groupes majeurs ne sont pas parvenus à parler d'une seule voix jusqu'à maintenant, qui vise à renforcer la parole de la société civile et des citoyens dans les négociations internationales.

    Deuxième message délivré cette semaine, sur le climat, par le lien avec les réflexions sur les modèles de ville durable, mais également parce que nous accueillons, à l'issue d'Ecocity, le 3ème Sommet mondial des Villes et Territoires sur le climat, en collaboration avec l'organisation ICLEI, que je tiens à remercier. Nous adopterons demain matin la Déclaration commune des maires et dirigeants territoriaux sur le changement climatique, avec la feuille de route jusqu'à Paris 2015, par laquelle des maires et élus du monde entier, et je tiens à saluer ceux qui sont présents, prendront l'engagement de lutter contre le changement climatique et ses impacts sur leurs territoires.

    Chers amis, notre modeste ambition dans l'organisation de ce sommet était de nous réunir pour échanger, en vue de créer les conditions pour "accélérer le changement". Hier, une chercheuse égyptienne me disait que certains projets présentés tout au long d'Ecocity lui avaient donné envie de le faire chez elle. Et bien, c'est cela que nous voulions, renforcer le désir d'agir.

    Je vous remercie.

     

    27 septembre. Accueil de Philippe Martin, ministre de l'Ecologie, pour l'ouverture du dialogue haut niveau finances au Sommet des Villes et territoires sur le climat

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    27 septembre. Atelier ´De Rio+20 à 2015: une nouvelle dynamique de la société civile ´, portant la parole du groupe majeur "gouvernements locaux"

    Ronan Dantec est intervenu ce matin, dans le cadre du Sommet Ecocity, dans l'atelier ´De Rio+20 à 2015: une nouvelle dynamique de la société civile ´, portant la parole du groupe majeur "gouvernements locaux". Cet atelier s'inscrit dans une nouvelle démarche de coordination pour une parole commune des neuf groupes majeurs reconnus par l'ONU, dans la perspective de l'agenda global post-2015 (développement et climat). La démarche a été largement soutenue par les participants à l'atelier.

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    26 septembre. Venue de Nicole Bricq, ministre du Commerce Extérieur, à Ecocity, pour présentation de la Marque France Ville durable à l'export.

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    25 septembre Le Moniteur : "Nantes, capitale verte de l’Europe accueille les villes du monde"

    Ecocity, le sommet mondial des villes durables, se tient pour la première fois en Europe, à Nantes, élue capitale vert de l'Europe pour l'année 2013. Cet évènement sera suivi du 3ème Sommet mondial des Maires sur le Climat, les 27 et 28 septembre.

    Après Montréal, Istanbul, San Francisco, Bengalore, Shenzhen, Curitiba, Dakar, Adélaïde et Berkeley, c'est donc à Nantes qu'a lieu pour la première fois en Europe, ce sommet qui rassemble plus de 1 000 participants de 60 nationalités (élus, chercheurs, entrepreneurs, financiers, responsables associatifs...). L'initiative en revient à l'organisation non gouvernementale "Ecocity Builders" née en Californie il y a une vingtaine d'année.

    « Nous avons d'abord lancés des mouvements locaux mais, même si nous sommes devenus une organisation internationale, nos travaux sont basés sur ces premiers pas » explique Richard Register, président fondateur de l'association. « Le modèle d'écocité que nous présentons cherche à apporter une vision pratique pour une présence humaine durable et réparatrice sur cette planète » ajoute-t-il.

    Cette « vision pratique » est notamment incarnée par les élus qui ont profité de ce sommet pour échanger leurs expériences. « Notre responsabilité d'élu est énorme. Parce qu'elles touchent la vie quotidienne, les décisions des élus locaux pèsent à plus de 50% sur les actions sur le climat » déclare le sénateur Ronan Dantec, président du comité d'orientation stratégique du sommet. Et l'élu écologique de citer les actions menées par Nantes Métropole sur l'île de Nantes ou sur l'écoquartier Bottière Chénaie, un territoire de 35 ha où vivent 4000 personnes autour d'une rivière qui a été redécouverte.

    Exemples encourageants

    D'autres initiatives locales seront mises en avant comme le téléphérique de Medelin (Colombie) qui a permis de désenclaver des quartiers sensibles et est emprunté par 500 000 voyageur. En Equateur, des architectes ont réussi le pari de construire des écoles à 200 dollars en recyclant des matériaux naturels et de récupération. L'exemple de la reconstruction de Kaboul est particulièrement encourageant. Après deux décennies de guerre, la capitale d'Afghanistan se présent comme « une ville où il fait bon vivre ». « Nous avons planté 3,6 millions d'arbres et 100 000 roses sur le bord des routes nouvellement construites » affirme son maire Mohammad Yonus Nawandish après avoir rappelé que la première priorité a été la lutte contre la corruption. La ville, qui est passée de 1,2 à 5 millions d'habitants de 2001 à 2013, doit toutefois faire face à des problèmes de croissance, notamment lié au logement. « Depuis deux ans et demi que je suis maire, j'ai signé 350 permis de construire et aujourd'hui, il y a 150 projets de construction simultanés » ajoute-t-il. L'urgence de la reconstruction n'empêche pas l'élu d'inclure une dimension écologique dans ses actions. C'est ainsi que 95 km de routes ont été éclairées par des Led alimentée par le soleil.

    Mode collaboratif

    A Ecocity, les exemples de ce type sont nombreux. Avec un centaine de session de travail et 550 contributions reçues du monde entier qui ont nourri un programme conçu sur un mode collaboratif, l'objectif des organisateurs est de « proposer des études, réflexions, outils, formations pour concevoir des villes plus saines ». Pour cette édition, « un an après Rio+20 », ils ambitionnent de faire du sommet « une plateforme pour accélérer le changement à l'échelle mondiale, en partenariat avec les Nations unies ».

    « Nous nous sommes aperçu qu'il existe une communauté mondiale des solutions durables et notre utopie est que cette vision commune fasse pression sur les Etats » précise Ronan Dantec.
    Dans la foulée et en continuité avec Ecocity, 3ème Sommet mondial des Maires sur le Climat se déroulera vendredi et samedi. A son issue, une « Déclaration commune des réseaux mondiaux de collectivités territoriales pour la Conférence climat de Paris 2015 » sera adoptée en présence de maires du monde entier.
    « Cette déclaration affirme le rôle fondamental des collectivités territoriales pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2050 », précise Ronan Dantec.

    Jean-Phillipe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)

     

    25 septembre : La lutte contre le gaspillage alimentaire prend la forme d'un banquet convivial. Lors de la 1ère soirée d'Ecocity s'est tenu le "Banquet des 5000" un repas citoyen, préparé à partir de produits alimentaires qui auraient été autrement jetés.

    Selon Tristram Stuart, le banquet nantais, avec 6000 convives, est le plus impressionnant qu'il ait organisé !

    Après Londres, Paris et Nairobi, Tristram Stuart a investi la place nantaise pour organiser, à l’occasion d’ECOCITY, le Banquet des 5 000, un repas citoyen , préparé à partir de produits alimentaires qui auraient été autrement jetés. L’événement s’inscrit dans le cadre d’une annonce à l’échelle mondiale du PNUE et de la FAO (partenaires d’ECOCITY) sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Tristram Stuart invitera 200 maires mondiaux à signer un engagement de lutte contre le gaspillage alimentaire à l’occasion d’ECOCITY. Trois associations nantaises Disco Soupe, Cré'Alters et Nantes en Transition sont associées à l’événement. De nombreux partenaires se mobilisent autour de cette initiative.


    Plus de précisions sur la démarche :

    - www.feeding5k.org

    - www.facebook.com/events/555450351174972

     

    25 septembre : Intervention dans la plénière d'ouverture du Sommet Ecocity à Nantes, avec Severn Suzuki et Rob Hopkins, cofondateur de "Transition Town" du réseau Transition, Arab Hoballah, représentant du PNUE, Richard Register, président d'Ecocity Builders, Pierre Calame, président de la fondation Charles Léopold Mayer, Gilles Retiere, président de Nantes Métropole et Christophe Clergeau, vice président de la région pays de la Loire.Sommet mondial de la ville durable

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    Intervention en plénière d'ouverture d’Ecocity‏

    Accélérer le changement: le thème que nous avons choisi pour cette 10eme édition d'Ecocity s'est imposé sans guère de débat dans l'équipe d'animation qui porte depuis deux ans la préparation de cet événement.

    Ce titre dit parfaitement notre vision de la ville aujourd'hui, confrontée aux exigences du développement durable mais aussi souvent aux difficultés du développement non durable: une ville en mouvement, où s'engagent des actions souvent remarquables, mais une ville qui n'atteint pas encore, le plus souvent, des résultats à la hauteur d'enjeux globaux dont nous connaissons l'urgence.
    Par nos actions concrètes sur nos territoires, nous contribuons au changement, nous l'avons rendu perceptible, nous avons déjà fortement modifié, parfois même plus que nous ne l'imaginons, les modèles urbains.

    Ce sommet Ecocity choisit donc résolument l'optimisme de l'action et nos échanges pendant ces trois jours ont bien pour objectif de vous donner encore plus d'informations, d'idées et de contacts pour renforcer votre désir d'agir.

    Pendant près de deux ans, un comité d'orientation, que j'ai eu le plaisir d'animer, a préparé un programme dense, autour de mots-clés et de priorités d'action. Et je remercie sincèrement ce matin tous ceux qui ont donné de leur temps pour participer à ce comité programmatique.

    Ce programme, nous l'avons construit autour de 4 verbes qui portent l'action : penser, faire, financer et gouverner. Ces 4 mots clés auront été croisés avec les exigences du développement durable: une empreinte écologique de nos villes soutenables, une transition énergétique vitale pour l'avenir de nos territoires, et des solidarités à renforcer, trois exigences qui nécessite une mise en cohérence de l'action collective et une mobilisation de tous les acteurs.

    4 mots, et donc 5 thématiques, c'est dans cette matrice que s'inscrit la centaine d'ateliers et de conférences qui vont vous occuper pendant ces trois jours, en laissant une large place à des communications scientifiques que les faiseurs de ville, élus et techniciens, ne prennent pas toujours le temps d'écouter. Il vous faudra choisir, et nous sommes par avance désolés pour les salles combles, qui pourront ici et là vous refuser l'entrée... Avec 2000 inscrits, cela est inévitable, mais la salle d'à côté peut aussi être riche de surprises et d'intérêts.

    Mais si ce 10ème Sommet Ecocity regarde résolument vers l'avenir, il est aussi l'occasion de marquer les évolutions et de rappeler que nos actions quotidiennes et concrètes s'inscrivent dans de nécessaires dynamiques internationales. Elles nous disent aussi le sens de notre action, elles nous inscrivent dans une communauté mondiale consciente d'elle-même, dont l'émergence est l'un des faits majeurs de ce début du XXIème siècle.
    Aurions-nous ainsi engagé toutes ces actions si, il y a un peu plus de 20 ans, bien des voix ne s'étaient pas unies pour un concert commun pour l'avenir de la planète...des voix de chefs d'Etat et des voix de beaucoup plus jeunes... Écoutez, c'était à Rio en 1992.

    C'est donc pour nous une grande joie d'accueillir Severn Suzuki, l'invitée surprise du Sommet de Rio en 1992, notre invitée d'honneur à Nantes. Severn a accepté d'être le "le grand témoin" de ce sommet, elle nous livrera en clôture, à 18h vendredi, son sentiment sur ce qu'elle aura entendu, sur les grands enseignements de ce sommet, et elle rencontrera ensuite, pour une grande conférence de clôture, les Nantais et tous ceux qui désireront échanger avec elle.

    Accueillir Severn, nous inscrire dans l'histoire de cette montée en puissance des exigences du développement durable à l'échelle mondiale, n'est évidemment pas une nostalgie et, là encore, c'est bien vers l'avenir que nous regardons. Ce sommet Ecocity s'inscrit donc comme une étape collective dans la préparation des grands rendez-vous internationaux qui vont converger vers 2015, sur l'agenda du développement comme sur la conclusion du nouveau cycle de négociation climat Durban-Paris 2015. Une convergence qui nous fait penser que 2015 sera, pour notre avenir collectif, l'année la plus importante depuis 1992.

    Sur le chemin vers 2015, Ecocity va ainsi être l'opportunité de réfléchir ensemble sur les perspectives nées des conclusions, même modestes, du sommet de Rio+20, sur l'évolution de la gouvernance mondiale de l'environnement ou sur les objectifs de développement durable.

    Le travail engagé dans les ateliers d'Ecocity doit ainsi participer de cette dynamique mondiale qui souligne que, face au blocage des négociations entre Etats, ce sont bien les dynamiques nées des territoires, des collectivités, des entreprises, des ONG, qui vont permettre de répondre à la hauteur des enjeux.

    Ecocity est une étape dans cette reconnaissance d'une communauté mondiale dont les réalisations concrètes sont la clé pour dépasser les blocages entre Etats. Avec le PNUE, nous discuterons ici de la traduction de l'engagement de Rio d'associer étroitement les acteurs non-étatiques à la gouvernance mondiale de l'environnement. Avec les groupes majeurs des négociations internationales, nous travaillerons, pour la première fois ensemble, pour des propositions communes pour le groupe de travail ouvert sur la ville durable, qui se réunira à New York début janvier 2014.

    Ecocity s'inscrit dans le lancement d'Habitat III, et le secrétaire exécutif d'ONU Habitat sera là, ainsi qu'une importante délégation de la ville de Medellin.

    Et enfin, nous accueillerons, à la suite d'Ecocity, en partenariat avec ICLEI, le Sommet mondial des Maires et des leaders régionaux sur le climat.

    C'est à Nantes samedi que nous adopterons la nouvelle feuille de route des réseaux de collectivités locales pour la Conférence climat de Paris 2015, et que nous montrerons notre détermination à peser collectivement pour un accord ambitieux à Paris. Tous les élus présents à Ecocity sont invités à cette cérémonie samedi. Je vous demanderai simplement, c'est important pour l'organisation - et j'en profite pour remercier très fortement toute l'équipe de la Cité des Congrès de Nantes, autour d'Annie-Claude Thiolat, pour son engagement –c'est donc important pour l'organisation que nous maitrisions le nombre d'inscrits pour le samedi de 10h à 13h. Pour vous inscrire au Sommet mondial sur le climat, il vous suffit de retourner à l'accueil d'Ecocity, là où vous avez reçu vos badges.

    Ce programme, vous le voyez, est donc particulièrement dense, mais il faudra néanmoins en tirer les priorités, dire ce qui freine ce changement de modèle dont nous avons besoin, comment ACCELERER.

    Pour faire cette synthèse, ce ne sont pas moins de 50 étudiants, d'écoles nantaises et parisiennes, que nous avons mobilisés, qui suivront les ateliers, chercheront en temps réel à en retenir les éléments les plus significatifs, et je les remercie pour leur présence et leur engagement. Pour la mise en perspective, exercice complexe s'il en est, nous avons donc cherché une personnalité qui soit à la fois un praticien et un théoricien, un habitué des synthèses complexes. Ce n'était pas gagné mais je crois que nous l'avons trouvé, il s'appelle Pierre Calame, il est le président de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme, et je vous demande de l'encourager par vos applaudissements, car il va être très sollicité pour vous fournir, vendredi à 18h, la synthèse de trois jours de débat.

    [....]

    Dans quelques minutes, nous allons donc nous disperser, rejoindre ateliers et grands débats. Mais, même ainsi dispersés, nous ne perdrons pas de vue que nous sommes une communauté, mue par l'idée qu'il nous faut inventer une nouvelle urbanité, de nouveaux modes de vie collective.

    Alors, le soir venu, notre communauté se retrouvera pour un banquet en compagnie d'un étonnant éléphant, qui ne pouvait vivre et trouver refuge que dans la ville de Jules Verne. Tristram Stuart nous invite ce soir, avec tous les Nantais, pour un banquet qui dit à la fois une part de l'absurdité de notre temps, et nos marges de manœuvre pour lutter contre ces aberrations. Ce soir, le repas que nous vous proposons, avec la participation d'un grand chef étoilé, et de l'association Disco Soupe, ne sera composé que d'ingrédients que nos circuits commerciaux et de standardisation condamnaient à la destruction. Ce soir, nous allons éplucher les carottes et déguster les restes. Le rendez-vous est au hangar des machines, le voyage en tramway sera fléché au départ de la Cité des Congrès. Ce sera un de nos souvenirs communs.

    Alors, bon appétit d'échanges, de rencontres et d'approfondissement d'idées. Bienvenue à Nantes, et que débute la 10ème édition d'Ecocity !

     

     

     

    ECOCITY 2013, le lieu et le temps collectif pour construire une culture commune entre tous les acteurs de la ville durable, une plateforme pour accélérer le changement à l'échelle mondiale

    Site et programme ici

     

  • 26 septembre 2016. Discours de Ronan Dantec en ouverture du sommet Climate Chance

    Discours de Ronan Dantec en plénière d'ouverture du sommet Climate Chance, sommet mondial des acteurs du climat, à Nantes le 26 septembre.

     

     

    Madame la Présidente,

    Monsieur le Président du GIEC,

    Mesdames, Messieurs,

    Chers collègues et amis,

    Tout ou presque a déjà été dit sur la gravité de la crise climatique en cours. Ce mois de septembre aura encore battu en France de nouveaux records de chaleur et, au moment où nous nous réunissons, nous ne pouvons l’ignorer, de nouveaux réfugiés s’embarquent en différents points de Méditerranée, au péril de leur vie, pour fuir des contrées devenues inhabitables avec, dans les causes bien évidemment complexes de déstabilisation de ces pays, presque toujours aussi une part de dérèglement climatique.

    Les températures mondiales sont maintenant un degré au-dessus des moyennes de la période préindustrielle. Seulement un degré et déjà la multiplication des évènements extrêmes, les sécheresses, inondations, et autres cyclones, nous impactent fortement. Il est donc évident que si nous ne stabilisons pas le climat dans les prochaines décennies, et ce n’est pas du catastrophisme de l’envisager mais une simple lucidité, alors tout simplement, nos sociétés n’y survivront pas dans leurs modes d’organisation actuelle.

    En se mettant d’accord à Paris sur l’impératif de limiter les températures entre 1,5 et 2 degrés, la communauté internationale, à travers ses chefs d’Etat et de gouvernement, a affiché un consensus fort sur l’extrême gravité de la crise climatique, tourné la page du climato-scepticisme, même si malheureusement ici et là, quelques voix irresponsables s’égarent encore dans la négation du réel.

    Mais si le travail scientifique et la rapidité des phénomènes mesurés ont permis d’accroitre les prises de conscience, c’est un risque encore plus redoutable qui nous menace aujourd’hui, celui du climato-fatalisme : ce sentiment de se trouver face à une crise extrême mais aussi dans l’incapacité d’y trouver des solutions, cette impression qu’il ne sert à rien d’agir, de faire sa propre part puisque, de toute manière, l’autre, le voisin proche ou l’étranger lointain, ne fera pas la sienne. Ce climato–fatalisme est redoutable car derrière lui se dessine le repli des sociétés, la peur de l’autre, vécu de plus en plus comme une menace. Nous sommes à ce croisement, ce moment où nous choisissons d’investir collectivement notre énergie soit dans la production de panneaux photovoltaïques, soit dans la production de barbelés.

    Et ce climato-fatalisme a de quoi se nourrir, par exemple du fait que les contributions volontaires des Etats sur leurs réductions de gaz à effet de serre, les NDCs dans le jargon de la convention climat, sont loin d’être à la hauteur des efforts à faire pour stabiliser le climat.

    Notre responsabilité à tous est donc bien, et c’est la raison pour laquelle nous sommes réunis à Nantes, de poursuivre notre mobilisation pour crédibiliser un scénario de stabilisation rapide du climat, et donc aider les Etats à réévaluer, et ce dès 2018, leurs contributions volontaires.

    L’ambition est donc grande, certains la jugerons peut-être même disproportionnée, mais avons-nous d’autres choix si nous ne voulons pas nous contenter d’être les témoins d’un désastre annoncé ? Mais cette ambition n’est pas qu’un slogan de sommet, c’est aussi une méthode que nous avons cherchée à décliner dans le programme de ce Climate Chance.

    Premier objectif de ces 3 jours de débats : montrer que l’action de terrain, ça marche et ça se réplique. Le Climate Chance, c’est ainsi d’abord 75 ateliers qui vous offriront une vitrine de ce qui se fait de mieux aujourd’hui sur le terrain pour combattre le dérèglement climatique, sur les enjeux d’adaptation comme d’atténuation. 300 intervenants du monde entier, que je salue, ont fait le voyage à Nantes…et ils auraient pu être bien plus puisque cet appel mondial à contributions s’est soldé par près de 600 propositions. Je remercie d’ailleurs le comité scientifique du sommet pour avoir procédé à la nécessaire sélection des contributions. On nous demande souvent : « mais à quoi ça sert d’organiser un tel sommet, de dépenser des sous et de brûler en voyages des tonnes de CO2 (bien évidemment compensées ici) ? » La réponse est simple. Si dans les milliers de participants à ce sommet, plus de 3 000 de 62 nationalités, vous êtes ne serait-ce que quelques dizaines à rentrer chez vous avec une nouvelle action à mettre en œuvre, une politique publique à renforcer et à développer, alors déjà l’objectif sera atteint.

    Mais nous avons encore bien d’autres ambitions. Les forums du Climate Chance, avec ses 16 coalitions thématiques, qui dessineront ou adopteront à Nantes leurs feuilles de route 2016-2018, sont au cœur de notre projet. Lancé à Lyon lors du Sommet Climat et Territoires de juillet, et je salue tout particulièrement mon ami et co-président du Sommet de Lyon, Bernard Soulage, ces coalitions ont vocation à rassembler par secteur tous les acteurs impliqués, en s’articulant avec les initiatives lancées à Paris dans le cadre du Lima-Paris-Action Agenda. Elles se donnent pour objectif de mesurer le potentiel d’action, les actions à mener pour diffuser les meilleures pratiques, les messages à remonter vers les Etats et les structures internationales sur les blocages et les difficultés, et à contribuer ainsi à la réévaluation des contributions volontaires des Etats. Elles doivent aussi montrer les co-bénéfices qui naissent de l’action sur le climat : création d’emplois, qualité de vie, solidarités renforcées. Et c’est bien parce que nous voulons renforcer ce message positif que nous avons appelé ce sommet, et les suivants, « Climate Chance ». Les débats de Nantes devront donc aider chaque coalition à affiner dans sa feuille de route l’ensemble de ces objectifs. Nous sommes tous conscients que ce n’est pas juste en quelques jours que nous arriverons à atteindre tous les objectifs, ces coalitions doivent aussi trouver leur forme d’organisation dans la durée, mais déjà je salue les structures –ONG, réseaux de collectivités ou d’entreprises, qui ont accepté de prendre en charge ces animations, de s’inscrire dans l’état d’esprit de la démarche du Climate Chance.

    Car notre démarche est avant tout un état d’esprit, la volonté de rassembler sans exclusive, en refusant les patriotismes d’organisation, dans le respect des différentes sensibilités, tous les acteurs engagés dans la lutte contre le dérèglement climatique. Notre conviction profonde est que nous ne pouvons gagner cette lutte vitale contre le dérèglement climatique que si nous faisons communauté.

    Construire dans la durée cette communauté est bien l’ambition. Elle ne se décrète pas, elle se construit pas à pas. Il y a 3 ans, ici même, nous tenions avec quelques acteurs – 4D, ICC, Climates, ICLEI- un atelier pendant le sommet Ecocity pour discuter de la possibilité d’un texte commun entre acteurs non-étatiques, pour défendre un objectif spécifique de développement durable sur les enjeux urbains. La petite salle n’était pas tout à fait pleine mais, quelques mois plus tard, nous présentions pour la première fois dans le cadre des négociations onusiennes, un texte commun, pour défendre cet ODD, signé des organisations mondiales de collectivités, de jeunes, de femmes, ou de syndicats, par des grandes ONG ou de réseaux d’entreprises. Une dynamique était lancée, pas toujours accueillie favorablement d’ailleurs par nos interlocuteurs onusiens qui s’inquiétaient de cette entorse faite aux jeux très installés des lobbyings catégoriels, les entreprises d’un côté, les ONG de l’autre, les collectivités à part, mais elle n’était pas passée inaperçue et, en septembre 2015, l’ODD « Villes et communautés durables » était adopté. Nous avons récidivé en septembre 2014, avec le texte « Catalysing action », plus largement signé et présenté lors du sommet de mobilisation organisé par Ban Ki-moon par les acteurs non-étatiques, texte qui annonçait le Sommet de Lyon. En juillet 2015, nous étions donc plus de 1 000 à l’Hôtel de Région de Rhône-Alpes pour adopter tous ensemble une déclaration qui insistait sur les liens entre climat et développement et l’enjeu de l’approche territoriale, pour nous engager à agir, avec notamment l’engagement des élus présents à réduire de deux milliards de tonnes eq CO2 les émissions territoriales en 2020. Un an après, l’un des focus du Sommet de Nantes fera d’ailleurs le point sur les engagements pris à Lyon.

    C’est donc bien une démarche dans la durée que nous avons engagée, qui ne s’arrêtera pas à Nantes, mais a vocation à se prolonger au Maroc, en Amérique du Nord, en Australie…dans d’autres sommets et initiatives.

    Cette démarche impose donc de sortir de son propre pré-carré, de se confronter et de collaborer avec d’autres, de refuser les « entre-soi », c’est la clé de notre démarche, c’est probablement notre part d’utopie, en écho au multilatéralisme onusien, nécessaire et précieux, et qui compose chaque jour avec les tensions et affrontements de ses propres membres. Nous ne nions donc pas les divergences, les sujets qui opposent, ils se doivent toujours d’être évoqués. La lutte contre le dérèglement climatique questionne toutes nos habitudes, de vie quotidienne, de pratiques économiques, de développement des territoires. Il tente d’introduire des virus de coopérations dans des logiciels souvent marqués par la priorité à la compétition entre les individus, les entreprises ou les territoires. Les arbitrages ne sont pas toujours simples, les tensions inévitables. Nous les assumons en ayant invité ici tous et toutes, en connaissant leurs divergences. Et je ne suis pas théorique en l’évoquant. Rien qu’en Loire-Atlantique, je pense que cela ne vous aura pas échappé bien sûr, le risque climatique est au cœur de vifs débats, sur les choix de plateformes aéroportuaires, mais aussi d’avenir des productions électriques ou de réseaux de chaleur. Nul n’a, en participant à ce sommet, abdiqué ses convictions et ses luttes, mais peut-être que les échanges permettront aux uns et aux autres de mieux s’entendre, voire de renouer les fils du dialogue.

    La cadre de Climate Chance est fixé, place aux travaux en ateliers, dans les forums, et aux grands débats en plénières. Sur ce point, quelques précisions en conclusion. Tout d’abord sur l’aspect logistique, et je rends vraiment hommage aux équipes de la Cité des Congrès, de Nantes Métropole, de Transitions, et de tous nos partenaires, qui se sont énormément mobilisées, nous sommes d’abord victime du succès du sommet. Nous avons dimensionné le sommet sur 2500 participants, soit déjà le double de Lyon, et vous êtes beaucoup beaucoup plus nombreux à vous être inscrits, notamment les derniers jours. Donc merci pour votre bienveillance sur quelques moments d’attente et merci de tenir les horaires dans les participations aux différents rendez-vous car les salles seront vites pleines. Ensuite, nous sommes conscients des difficultés liées aux dates, et à l’extrême densité du calendrier international sur le climat. Aussi je vous demande d’excuser ceux de nos intervenants absents qui ont dû répondre à d’autres contraintes de dernière minute. C’est notamment le cas d’Hakima El Haite, qui se trouve dans l’obligation d’être ce matin à Tanger à un évènement royal et qui fait tout son possible pour rejoindre Nantes dans la soirée. Sur le fond, nous avons vraiment voulu produire un débat structuré entre responsables gouvernementaux, porteurs d’outils d’action, élus, chefs d’entreprises et responsables d’ONG, pour que sur ces grands enjeux climatiques la parole des acteurs non-étatiques soit mieux comprise et entendue. Ça sera aussi le sens de la déclaration finale qui sera présentée ce mercredi, soutenue par un nombre considérable de réseaux internationaux ou nationaux. Mais mercredi est autre jour.

    Car pour l’instant, encore merci d’avoir fait le voyage à Nantes, bienvenu au premier Climate Chance et bon travail à la communauté climat.

     

  • 26-28 septembre 2016. Climate Chance : Le sommet international des acteurs non-étatiques

    Climate Chance, sommet mondial des acteurs non-étatiques, qui se déroulera à Nantes, du 26 au 28 septembre prochain, s'annonce déjà comme un succès : à un mois de l’événement, plus de 1500 personnes inscrites et 60 nationalités représentées.
    Climate Chance est le plus grand rendez-vous de l'année et une dernière étape stratégique pour les acteurs non-étatiques avant la COP22 à Marrakech.

    De nombreuses personnalités participent à l'événement, notamment :

    Les deux championnes du climat : Hakima EL HAITE, ministre de l'environnement du Maroc et Laurence TUBIANA, ambassadrice chargée des négociations climatiques
    Ségolène ROYAL, présidente de la COP21, ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer
    Ou encore Hoesung LEE, président du GIEC.

    Vous trouverez ci-après les éléments d'information complémentaires, ci-joint ou en suivant les liens :
    - le dossier de presse de présentation du sommet
    - la présentation des 6 plénières
    - le programme complet du sommet
    - l'espace presse
    - le formulaire d'accréditation presse

  • 27 mai 2015. Article de la Gazette.fr. Pour Ronan Dantec, Paris marquera une étape nouvelle dans la manière d'aborder les grandes conférences internationales

    10 400 citoyens profanes s'adresseront aux dirigeants du monde le 6 juin

    Le « débat citoyen planétaire sur l'énergie et le climat », placé sous l'égide du secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, se veut une contribution à « la construction d'une démocratie mondiale ». Dans une négociation climatique qui se joue entre les Etats, quel écho sera donné aux opinions publiques ?

    Artcle en ligne ici

    Ce sera la plus grande consultation citoyenne jamais organisée : le 6 juin prochain, se tiendra le « débat citoyen planétaire sur l'énergie et le climat », organisé dans 82 pays de cinq continents et 15 îles, dans le but de « porter la voix des citoyens du monde » à la 21ème conférence des parties (Cop21) sur le climat, qu'accueillera Paris-Le Bourget en fin d'année (30 novembre – 11 décembre). Au total, 104 débats se tiendront de par le monde, des îles Fidji à la côte Ouest américaine en passant par le Népal, qui a tenu à maintenir la manifestation en dépit de la désorganisation du pays consécutive aux séismes du 25 avril et du 12 mai derniers.

    Rapport aux décideurs

    Dans chaque site participant, un panel de 100 personnes, représentatif de la population du pays, répondra, après une formation accélérée aux sujets climatiques, à une trentaine de questions, dont les réponses alimenteront un rapport destiné aux décideurs. Les questions porteront, par exemple, sur le niveau de baisse des émissions de gaz à effet de serre attendu des Etats, sur la fréquence à laquelle les engagements devront être revus, sur l'échelle de gouvernance la plus pertinente de mise en œuvre des politiques climatiques ou encore sur le bien-fondé d'une participation des pays en développement à l'effort de maîtrise des rejets, indique Björn Bested, directeur des relations internationales du Danish Board of Technology. Ce dernier salue « la réelle opportunité ainsi donnée aux citoyens de trouver leur place dans les négociations ».

    La fondation danoise avait piloté les deux précédentes consultations mondiales, sur le climat en 2009 (en amont de la Cop 15 de Copenhague) et sur la biodiversité (avant la Cop 11 d'Hyderabad) en 2012. Elle coordonnera le débat mondial du 6 juin prochain, aux côtés de la Commission nationale du débat public (CNDP), l'autorité administrative indépendante chargée d'informer la société française sur les grands projets d'aménagement et d'équipement et d'en relayer les avis, et de l'agence Missions publiques, spécialisée dans la concertation. « A partir d'un matériau de vulgarisation, des citoyen(ne)s profanes livreront leur avis sur les enjeux de la Cop, qui seront mis en discussion dans les sphères de décision », explique Yves Mathieu, co-directeur de Missions publiques.

    Inspiration présidentielle

    « Les citoyens du monde peuvent et doivent s'inviter dans les négociations internationales, seule leur mobilisation au plan mondial permettra de trouver le meilleur accord à Paris », affirme Christian Leyrit, président de la CNDP. Les conclusions débat seront accessibles, dans les six langues des Nations Unies, sur le site internet de l'opération. Elles seront aussi communiquées, le 10 juin, aux négociateurs représentant les Etats, réunis à Bonn en intersession.
    Les recommandations émises par les citoyens seront également présentées, le 1er juin, lors du sommet « Climat et territoires », organisé à Lyon par la région Rhône Alpes et une trentaine d'associations (autorités locales, ONG environnementales, entreprises et syndicats). « Le compte-rendu du débat citoyen planétaire sera l'un des points sur lesquels François Hollande appuiera son discours » d'ouverture du sommet, indique le président (PS) de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne. A travers le débat citoyen mondial puis le sommet des acteurs non-étatiques de Lyon, « Paris marquera une étape nouvelle dans la manière d'aborder les grandes conférences internationales », observe Ronan Dantec, sénateur (EE-LV) de Loire-Atlantique et porte-parole de Cités et gouvernements locaux unis sur le climat.

    FOCUS

    Quatorze débats en France

    Quatorze régions (1) organiseront un débat, le 6 juin prochain. Les régions ont déjà utilisé la méthode du « World Wise Views », promue par le Danish Board of Technology, lors de la tenue, le 25 mai 2013, des débats sur la transition énergétique. Dans le cadre de leurs accords de coopération, neuf régions soutiennent aussi la tenue de débats similaires dans les pays du Sud (Rhône-Alpes appuie ainsi les régions de Tunis et de Saint-Louis du Sénégal).
    « La mobilisation des territoires, acteurs non-étatiques comme société civile, est l'une des clés de la réussite de la Cop 21, souligne l'Association des régions de France dans un communiqué. Même si un accord multilatéral satisfaisant est trouvé à Paris, il ne pourra être efficacement mis en œuvre sans la contribution des dynamiques d'acteurs sur le terrain. En outre, cet accord n'entrera en vigueur qu'en 2020 et les acteurs non-étatiques agissent dès maintenant. »

  • 27 novembre 2014. Ronan Dantec en direct de la conférence environnementale.

    Ronan Dantec participe à la conférence environnementale à la table ronde sur les enjeux climat.
    L'enjeu principal selon lui est la mobilisation de tous les acteurs. Le plan climat énergie territorial est un excellent outil de mobilisation. Il appelle toutes les intercommunalités à lancer des plans climat ambitieux en amont de la conférence de l'ONU sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015.

  • 28 mai 2015. Interview de Ronan Dantec dans Les Echos : « Si les territoires ne font pas le travail, aucun Etat ne tiendra ses engagements »

    ‪#‎climat‬ : interview de Ronan Dantec dans les Echos sur la mobilisation des territoires dans la lutte contre le changement climatique.

    Article de Marion Heilmann ici

    Ronan Dantec Sénateur de Loire-Atlantique et porte-parole climat de l'organisation mondiale des villes Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU)

    Quel est le rôle des collectivités territoriales dans les négociations sur le climat ?

    Nous ne sommes pas un acteur à part entière car ce sont des négociations entre Etats. Néanmoins notre rôle est aujourd'hui bien plus reconnu qu'il ne l'était il y a encore six ou sept ans. En effet, il apparaît assez clairement que, sans la mobilisation de ceux qui agissent concrètement, nous n'atteindrons pas les objectifs. Car, à l'échelle mondiale, les émissions de gaz à effet de serre ne sont jamais que l'addition des émissions des territoires. Si les territoires ne font pas le travail, aucun Etat n'atteindra ses engagements. Notre rôle principal, c'est de crédibiliser le fait que nous pouvons encore stabiliser le climat en limitant le réchauffement à 2 °C. Certaines villes comme Copenhague ou Vancouver s'engagent à être neutres en carbone dès les années 2025-2035. Même les villes françaises comme Nantes ou Grenoble ont aujourd'hui un objectif crédible de réduction de leurs émissions en 2020 aux alentours de - 30 %. Et nous allons prendre de nouveaux engagements au niveau des grands réseaux mondiaux de collectivités, ce qui concernera près des deux tiers des habitants de la planète. Ainsi, nous montrons que nous savons le faire et nous nous engageons pour inciter les Etats à s'engager à leur tour. En parallèle, les Etats doivent nous aider à tenir les objectifs. L'accès au financement est pour nous un point important. Et tout ceci s'accompagne d'un discours très consensuel, selon lequel il est impossible de dissocier climat et développement. C'est en accompagnant le développement durable des territoires, principalement ceux du Sud, que nous parviendrons à répondre aux enjeux climatiques.

    Dans un contexte économique peu favorable, pensez-vous que la société civile soit prête à soutenir des initiatives locales ambitieuses ?

    Je pense que, aujourd'hui, une part importante des habitants de cette planète a compris que le changement climatique remettait en cause en profondeur nos sociétés et qu'il fallait agir. J'ai eu l'expérience du plan climat de Nantes Métropole, dont j'ai été le vice-président pendant une dizaine d'années. Les acteurs locaux se sentent souvent concernés mais ne savent pas très bien comment agir. C'est la responsabilité des élus de fournir un cadre à l'action, de tracer des perspectives, d'expliquer concrètement comment agir au quotidien. Je pense que c'est une commande de l'opinion publique mondiale de trouver un accord sur le climat. Même s'il existe encore des îlots de climato-scepticisme, les gens ont conscience de la gravité de la situation.

    Où se situe la France en termes d'initiative territoriale ?

    C'est un pays qui avait du retard mais qui a bougé. Nous ne sommes pas encore au niveau des grandes villes nordiques, qui sont aujourd'hui sur des objectifs de neutralité carbone, mais nous avons créé une vraie dynamique. C'est assez disparate selon les territoires, mais ça avance. Surtout, la loi sur la transition énergétique va permettre de franchir un palier important puisqu'elle oblige toutes les intercommunalités françaises à se doter d'un plan climat d'ici à 2018-2020, en cohérence avec les objectifs nationaux. Donc toutes les collectivités françaises vont devoir se poser la question de la baisse de leurs émissions de CO2 de - 40 % à l'échéance 2030.

  • 3 novembre 2015. #Climat. Accord France-Chine : "Bien, mais il reste encore du boulot!"

    Sur l'accord France-Chine intervenu hier, selon Ronan Dantec, « c’est une déclaration qui va plutôt dans le bon sens mais n’est pas non plus révolutionnaire. A ce stade, ce n’est pas suffisant pour garantir l’accord sur les financements de 100 milliards d’euros qui permettra aux pays en développement, notamment africains, de signer. Ce n’est pas la déclaration du siècle. Il ne faut pas la survendre, il reste encore beaucoup de boulot »

    COP21 : « La Chine évolue » et fait beaucoup « d’efforts », par François Vignal - Public SenatFrançois Vignal - Public Senat

    Dans une déclaration commune, la France et la Chine souhaitent un accord pour la COP21. « Ça va dans le bon sens mais n’est pas non plus révolutionnaire » selon Ronan Dantec, sénateur EELV. « La Chine va sur le renouvelable à marche forcée alors que la France parle beaucoup et ne fait rien » pointe Greenpeace France.

    Les présidents français et chinois, François Hollande et Xi Jinping, ont-ils conquis « la bravitude » ? L’expression rendue célèbre par Ségolène Royal, qui accompagne le chef d’Etat pour son voyage en Chine, est peut-être à propos. A un mois de l’ouverture de la COP21, à Paris, François Hollande et son homologue chinois sont tombés d’accord pour parvenir... « à un accord ambitieux et juridiquement contraignant » lors de la conférence climat. Les deux présidents ont tenu une déclaration commune de vingt-et-un points, ce lundi à Pékin (voir le texte de la déclaration).

    « Un pas majeur » vers un accord, selon François Hollande

    Ils souhaitent notamment que « l’accord de Paris comporte des dispositions permettant aux Parties de formuler, communiquer, mettre en œuvre et actualiser régulièrement leurs contributions déterminées au niveau national. (Ils) sont favorables à ce qu’une revue complète ait lieu tous les cinq ans sur les progrès accomplis ». Des points d’étape qui pourraient permettre d’avancer vers des réductions plus importantes de gaz à effet, alors que les contributions apportées par les Etats sont pour le moment insuffisantes pour limiter à 2 degrés la hausse des températures sur terre d’ici 2050, seuil au-delà duquel le mécanisme du réchauffement climatique deviendrait irréversible.

    L’engagement de la Chine est loin d’être neutre. Elle est le premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète, avec 25% des émissions. François Hollande y voit « un pas majeur » vers un accord à lors de la COP21, qui se tient du 30 novembre au 11 décembre. « Avec cette déclaration, nous avons posé les conditions qui nous permettent d'entrevoir un succès », a-t-il dit, ajoutant qu'« un accord est désormais possible ». « La Chine est indispensable pour que nous puissions trouver l’accord. (...) Il était tout à fait décisif que je puisse venir ici à Pékin pour affirmer avec le président chinois notre volonté qu’il y ait un accord à Paris. Un accord ambitieux, contraignant, qui puisse être vérifié » a expliqué François Hollande (voir la vidéo ci-dessus).

    « Ce n’est pas la déclaration du siècle »

    Le sénateur Europe Ecologie-Les Verts Ronan Dantec, est moins enthousiaste. « C’est une déclaration qui va plutôt dans le bon sens mais n’est pas non plus révolutionnaire. A ce stade, ce n’est pas suffisant pour garantir l’accord sur les financements de 100 milliards d’euros qui permettra au pays en développement, notamment africains, de signer. Ce n’est pas la déclaration du siècle. Il ne faut pas la survendre, il reste encore beaucoup de boulot » affirme le sénateur de Loire-Atlantique. Il insiste sur l’importance du financement, pierre angulaire de la COP21 selon lui : « Pour le moment, il y a environ 60 milliards d’euros qui sont mobilisés. Or il faut 100 milliards pour accompagner les pays du Sud dans leur propre réduction d’émission et l’adaptation de leur territoire car il y a déjà beaucoup de conséquences du changement climatique. Si on veut trouver le reste de l’argent, il faut que les Chinois augmentent leur contribution ». Ce que n’affirme pas la déclaration commune.

    Mais Ronan Dantec se réjouit d’un « point important » sur la place des villes. « La France et la Chine soulignent le rôle essentiel des villes, régions, provinces et entreprises dans la lutte contre le changement climatique » affirme la déclaration commune. Porte-parole climat de la coalition Cités et gouvernements locaux (CGLU), Ronan Dantec avait co-présidé un sommet à Lyon, en juillet dernier, sur le rôle des collectivités dans la lutte contre le réchauffement. Le sénateur remarque aussi « la référence au marché carbone chinois » et « l’idée de transparence, ce qui veut dire que les acteurs extérieurs peuvent vérifier les données. Les Chinois avaient été prudents jusqu’ici sur ce point ». « Par contre, sur le mécanisme de révision à 5 ans, ce n’est pas très clair sur l’augmentation du niveau d’ambition » regrette le sénateur EELV. Il ajoute : « Il y a encore beaucoup de langue de bois climat ».
    « Ce qui est important, c’est le contenu de l’accord, pas le fait qu’il y ait un accord »

    Impressions mitigées aussi chez Greenpeace France. « Ce qui est important pour nous, c’est le contenu de l’accord à Paris, qui déterminera l’effort que feront les pays, plutôt que le fait qu’il y ait un accord ou pas » affirme Cyrille Cormier, chargé des questions énergie et climat pour l’ONG. « Il faut que les Etats s’engagent vers le développement des renouvelables pour atteindre 100% de renouvelables en 2050. Là on ne sait pas si la Chine est sur la voie d’un tel accord » ajoute-t-il.

    Pour le Monsieur énergies de Greenpeace, « il ne faut pas faire de la question du financement un objet central. Le cœur de la négociation, ce sont les trajectoires pour réduire les émissions à effet de serre. On ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs. Il faut savoir quels sont les objectifs et besoins en renouvelables avant de se poser la question du financement ».
    « En 2015, la Chine va installer l’équivalent de deux fois le parc solaire existant français »

    Cyrille Cormier se réjouit cependant que « la Chine évolue », rappelant son engagement déjà affirmé avec les Etats-Unis. « La Chine est un des pays qui fait le plus d’efforts aujourd’hui. Elle développe annuellement bien plus d’énergies renouvelables que les autres pays. En 2015, elle va installer l’équivalent de deux fois le parc solaire existant français... Elle y va à marche forcée, très vite, alors que la France parle beaucoup et ne fait rien » pointe le responsable de Greenpeace. Un effort chinois à la hauteur de son niveau de pollution. Premier pollueur mondial, le pays est aujourd’hui le contributeur majeur au réchauffement climatique.

    Cyrille Cormier explique ce revirement chinois par « la pollution atmosphérique très forte en Chine » et « l’intérêt économique qu’ils trouvent dans le développement des énergies renouvelables, qui dégagent des marges de manœuvres sur le plan industriel, de l’emploi. La Chine a compris que le renouvelable était son avenir, alors que la France lui tourne le dos et croit que le nucléaire est le sien. La filière ne crée pourtant plus d’emplois. Il y a moins de projets au niveau international, Areva s’est écroulé et a fait faillite ».
    « Il y a toujours des billes qui sont gardées pour les dernières heures »

    Si l’on veut voir le verre à moitié plein, on peut toujours souligner qu’« on est passé d’une trajectoire d’augmentation de la température de 4-5 degrés à 2,7 selon les contributions des pays », note Ronan Dantec, « mais c’est insuffisant ». Le diable se niche toujours dans les détails et la teneur précise de l’accord, qui dira si la COP21 est une réussite ou pas, n’est pas encore finalisée. « Il y a toujours des billes qui sont gardées pour les dernières heures, quand les Présidents seront là », croit le sénateur EELV, qui rappelle qu’« il faudra mettre les choses en musique ». « Il y aura un accord à Paris » avait affirmé François Hollande le 19 octobre dernier. Il avait ajouté : « Toute la question sera de savoir à quel niveau sera l’accord ».

  • 3 septembre 2013. Ronan Dantec expose les enjeux d'Ecocity, sommet mondial des villes durables, à Nantes du 25 au 27 septembre

    Président du comité d'orientation d'Ecocity, Ronan Dantec révèle les enjeux du sommet mondial des villes durables, qui se tiendra à Nantes du 25 au 27 septembre.

    Interview parue sur youphil.com, le média de toutes les solidarités (Propos recueillis par Elodie Vialle)

    "2015 sera l'année du développement durable"

    Youphil.com: En quoi consiste Ecocity?

    Ronan Dantec: Ecocity, c'est le sommet mondial de la ville durable. C'est le moment, tous les deux ans, où l'ensemble des acteurs mondiaux (les élus, les grandes entreprises, les scientifiques, etc.) se regroupent pour échanger sur les défis de la ville durable et connaître les dernières découvertes pour accélérer le changement.


    En quoi les villes sont-elles des acteurs du développement durable?

    La moitié de la population mondiale est urbaine, et 70% des émissions de gaz à effet de serre sont produites dans les villes. Si on veut répondre quantitativement aux grands enjeux du développement durable (climat, biodiversité, enjeux sociaux), cela se passe dans les villes.

    Les grands textes internationaux le disent clairement: il faut organiser la ville pour qu'elle réduise ses émissions de gaz à effets de serre, son alimentation car elle réduit considérablement l'espace agricole pour se nourrir et gaspille beaucoup la terre. On a aujourd'hui besoin d'une ville qui se pose la question de sa responsabilité, qui s'organise autrement.


    Quelles sont les villes en avance? Quels exemples pourriez-vous donner?

    La ville de Copenhague avec laquelle nous travaillons depuis des années a aujourd'hui l'objectif d'être neutre en carbone. Cela passe par une mobilité où le vélo joue un rôle essentiel, mais aussi un investissement très fort dans l'éolien marin par exemple.


    Ces choix peuvent-ils être appliqués dans d'autres villes, comme Nantes?

    Nantes est capitale verte de l'Europe. Nous avons un plan climat avec un objectif de moins 35% d'émissions de carbone en 2020 -donc bien plus que les objectifs européens- et pour l'instant nous tenons nos objectifs.

    Les émissions de CO2 diminuent dans la ville. La part du déplacement automobile baisse rapidement grâce à une politique très volontariste sur les transports en commun depuis une trentaine d'années, mais aussi une "politique vélo" qui commence à porter ses fruits.

    Nous sommes également très investis dans la biodiversité puisque nous avons un classement Natura 2000 en centre urbain. Pratiquement personne ne l'a fait, pas seulement en France, mais aussi en Europe.

    Il y aussi des exemples dans les villes chinoises, ou aux Etats Unis. A Seattle par exemple, le transport public est gratuit dans l'hypercentre. C'est une ville qui travaille fortement sur son alimentation en eau.


    Moins 35% d'émissions de gaz à effet de serre pour Nantes en 2020... Est-ce tenable si l'on construit un aéroport?

    Ce projet n'est pas sur le territoire de l'agglomération, et ne faisait donc pas partie de l'évaluation Nantes capitale verte.

    C'est un débat vif à Nantes, et tout le monde connaît mon opposition au projet. Le sommet mondial d'Ecocity est là pour confronter ces différentes visions. Même s'il y a cette opposition forte entre nous sur ce projet d'aéroport, on est d'accord sur le fait qu'on doit assumer notre part de responsabilité globale sur le climat. Il y aura à Ecocity des partisans du pour et du contre.


    Vous dites que le financement est l'un des points les plus importants. Avez-vous des exemples de ce qui pourrait fonctionner?

    L'un des enjeux sur le financement est de savoir comment on va utiliser tous les fonds des grands accords internationaux: le fonds vert décidé à Copenhague, le fonds d'adaptation qui se précise depuis Durban [novembre 2011]. L'affectation des taxations sur les transactions financières, peut-être demain de nouvelles taxes carbones en France, en Europe ou dans le monde. Ces flux doivent être organisés pour être alloués à des villes qui vont mettre en place des modèles de développement durable sur le plan environnemental et social.

    Nous devons aussi réfléchir à des actions sur le climat certifiables dans les systèmes onusiens, afin de faciliter leur accès à des financements.

    Autre question: les grandes entreprises ont-elles les nouveaux cadres financiers cohérents pour intervenir dans les villes du Sud, fournir un service de qualité, mais aussi trouver un modèle économique pour permettre de financer l'investissement? Certains ont cru au partenariat public-privé au-delà du raisonnable, après Johannesbourg.

    Nous essaierons de voir où nous en sommes, dix ans après.
    Nous parlerons aussi, entre autres, des technologies liées au portable: comment les utiliser pour trouver des financements afin de renforcer l'accès à l'eau potable?


    Plusieurs acteurs (privés, publics, société civile) participent à Ecocity. Mais la construction des villes durables ne relève-t-elle pas avant tout de la commande publique?

    Il y a un enjeu majeur de l'action politique, et derrière, de la commande publique. Aujourd'hui, les règles d'urbanisme ne permettent pas, par exemple, de lutter efficacement contre l'étalement urbain.

    Au-delà de la commande publique, c'est aussi la mobilisation de l'ensemble des acteurs et la mise en cohérence d'une vision partagée de la ville qui est essentielle.

    Si on a juste la décision politique, mais qu'elle ne s'appuie pas sur des acteurs mobilisés, on n'y arrivera pas. On n'est pas dans un monde ou seul le politique décide. S'il ne décide pas, cela ne marche pas. S'il décide seul, cela ne marche pas non plus.


    Cette rencontre s'inscrit dans un contexte international de débats sur le climat... quelles seront les prochaines étapes?

    Nous allons notamment présenter la feuille de route mondiale des collectivités jusqu'à Paris 2015. Ecocity s'inscrit dans un calendrier international: l'année 2015, avec la conférence Climat et les discussions sur les Objectifs du millénaire pour le développement, sera l'année la plus importante pour le développement durable, depuis le sommet de Rio en 1992.


    Tous ces colloques internationaux où les gens passent leur temps dans l'avion pour venir discuter du climat et du réchauffement climatique, n'est-ce pas un peu problématique?

    Non, il faut que les gens se rencontrent, et on ne fera jamais une vidéo conférence vidéo à 3000. L'important est que ces colloques servent à quelque chose, qu'il ne s'agisse pas de refaire le monde en cercle clos, dégagés des agendas internationaux.

    Ronan Dantec est sénateur écologiste de Loire-Atlantique, vice-président de la commission développement durable du Sénat, conseiller municipal de Nantes, président du comité d'orientation d'Ecocity, sommet mondial des villes durables.

     

  • 30 mars 2016. #‎Climat‬ : les propositions de la France après la COP 21.

    Retrouvez à cette page la vidéo de la table ronde organisée par l'Assemblée nationale, à laquelle participait Ronan Dantec aujourd'hui.

    La video ici

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