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  • 14 juillet 2015. Communiqué de Ronan Dantec et 4 parlementaires présents à la conférence de l'ONU sur le financement du développement

    Liberté, égalité, fraternité : Responsabilité !

    La 13ème conférence onusienne sur le financement du développement met en exergue la contribution du secteur privé comme réponse aux Objectifs du Développement Durable.

    Aux côtés des États et de la société civile, les grandes entreprises peuvent et doivent aujourd'hui et demain jouer un rôle positif pour une mondialisation plus humaine. Dans cette perspective, le pire serait de faire illusion. C'est particulièrement vrai des entreprises transnationales dont la responsabilité doit être à la hauteur de la puissance.

    La charité ne peut se substituer à la justice en matière de fiscalité. En payant l'impôt là où ils produisent leurs bénéfices, les géants de l'économie peuvent réellement lutter contre la misère, notamment dans les pays les moins avancés.

    L'autre exigence est celle de la responsabilité sociale et environnementale. Les initiatives éthiques en la matière sont bienvenues mais c'est à la Loi de libérer les victimes de ce qui peut s'apparenter à des esclavages modernes.

    Le respect des Droits implique un "Devoir de vigilance". La Loi, qui en France porte ces principes pionniers, est combattue par les plus libéraux et les plus conservateurs.

    En ce 14 juillet républicain à Addis Abeba, nous formons le vœu que l'irresponsabilité juridique des multinationales comme les paradis fiscaux seront bientôt abolis comme le fut la traite négrière.

    Cette avancée doit être une fierté partagée par les États car conforme à leurs engagements au sein des Nations Unis et une fierté partagée par les entreprises au nom d'une économie plus loyale.

    Dignité humaine, justice et prévention des atteintes à l’environnement, c'est à ces conditions-là que l'innovation privée peut, à côté des coopérations publiques, tenir la promesse de la COP 21.

    Signataires :

    • Dominique POTIER, Député de Meurthe-et-Moselle
    • Danielle AUROI, Députée du Puy-de-Dôme
    • François LONCLE, Député de l’Eure
    • Ronan DANTEC, Sénateur de Loire Atlantique
    • Christophe BOUILLON, Député de Seine-Maritime
  • 15 juillet 2015. Conférence sur le financement du développement: intervention de Ronan Dantec

    Intervention de Ronan Dantec lors de la troisième conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

    Messieurs les co-présidents,
    Mesdames et Messieurs les délégués,

    Quand nous parlons enjeux de développement, nous parlons de la vie quotidienne des habitants de cette planète. Nous parlons de leur accès à l’énergie, à un logement décent, de leur capacité à se déplacer pour travailler, se soigner, s’éduquer.

    Ainsi il ne sera pas possible d’atteindre les objectifs de développement durable sous l’implication de ceux qui font cette vie quotidienne, c’est à dire des acteurs locaux : ONG, entreprises, et évidemment gouvernements locaux et infranationaux dont le rôle est absolument essentiel, notamment dans la meilleure allocation des ressources budgétaires disponibles et la mobilisation de tous les acteurs territoriaux.

    La décentralisation et le renforcement des ressources fiscales des autorités infranationales sont donc incontournables pour atteindre nos objectifs communs de développement. Le texte en discussion ici à Addis-Abeba est encore très timide sur ce point. La France soutient le renforcement du rôle des autorités locales, et souligne l’importance du paragraphe 34, en insistant sur le fait que c’est bien par la coopération entre tous les niveaux, en respectant les principes de subsidiarité, que nous serons les plus efficaces. La cohérence que nous souhaitons pour les politiques internationales, nous devons aussi la rechercher entre politiques publiques nationales et infranationales.
    J’insisterai sur quelques points complémentaires.

    Tout d’abord, à quelques mois de la COP21 en France, nous devons être attentifs à ce que les financements climat qui seront précisés à Paris soient mobilisés demain au service du développement durable des territoires, notamment pour l’accès à l’énergie durable, une urbanisation maitrisée et une capacité forte de résilience face aux risques. En ce sens, un accès facilité des territoires à ces financements est crucial. C’est ce qu’on tdit ensemble, dans un texte commun, il y a 10 jours à Lyon, un grand nombre des principales organisations mondiales d’acteurs non-étatiques : représentants des gouvernements infranationaux, des entreprises, des syndicats, des ONG environnementales, de femmes et de jeunes, et des peoples autochtones. Nous devons les entendre, étudier leurs propositions précises.

    Face à la diversité des financements, nous devons étudier avec précision les meilleures synergies entre investissements publics et privés, entre financements lourds d’infrastructures, et soutien de proximité aux tissus économiques locaux. Nous devons nous appuyer sur l’expertise des autorités locales et des acteurs locaux pour définir les meilleurs cadres d’investissement, réfléchir aux soutiens à apporter aux porteurs de projets pour qu’ils puissent présenter les garanties nécessaires facilitant leur accès à ces financements. Cette réflexion doit être menée à l’échelle interne, et nous pouvons déjà être certains que ce sont les territoires qui trouveront la plus grande cohérence entre les différents niveaux de gouvernement qui présenteront demain les meilleurs résultats dans la réalisation des objectifs de développement durable.

    Enfin, je voudrais surligner l’enjeu de création d’environnement favorable à l’échelle territoriale, avec le rôle clé joué par les petites et moyennes entreprises, qui doivent trouver localement un accès à des financements répondant à leurs besoins. Cet environnement passe aussi par des politiques de formation adapté à ces situations locales, ce qui signifie aussi des versements pérennes pour les autorités infranationales, par leur capacité à capter une part de la valeur ajoutée locale, des plus-values foncières souvent liées à l’investissement public.

    Messieurs les co-présidents, mesdames et messieurs les déléguées, la conférence d’Addis est un moment important dans la construction d’un monde plus équitable, répondant aux défis de la pauvreté et d’un monde plus équitable, se mobilisant pour éviter les catastrophes environnementales annoncées. Elle doit déboucher sur des engagements de financement, mais sans la cohérence globale dont parlait tout à l’heure Joseph Stiglitz, cela ne pourra suffire. Et cette cohérence globale n’est possible que si nous plaçons l’action locale au cœur de notre stratégie.

  • 16 novembre 2015. Intervention de Ronan Dantec : "Sans accord ambitieux à Paris, nous ne pourrons construire au XXIème siècle un monde de paix"

    Intervention de Ronan Dantec sur la proposition de résolution visant à affirmer le rôle déterminant des territoires pour la réussite d'un accord mondial ambitieux sur le climat (rapporteur : Jérôme Bignon)

    M. le Président, mme la Ministre, m. le Rapporteur, mes chers collègues, sachant que vous avez été très nombreux à travailler sur cette proposition de résolution,

    Je devais, dans ces quelques minutes, souligner plusieurs points clefs de cette résolution, que le groupe écologiste soutient pleinement.

    Je voulais notamment remercier le rapporteur Jérôme Bignon, pour nous avoir proposé un texte qui dit clairement notre opposition collective à la poursuite des subventions aux énergies fossiles en France, symbole fort alors que ce sont toujours 10 millions de dollars par minute qui sont investis de par le monde, dans ces choix énergétiques, du charbon et du pétrole, investissements qui sont en train de priver d’avenir les jeunes générations de notre planète.

    Je voulais aussi rappeler les mentions, dans cette résolution, sur le rôle des collectivités territoriales, et il était important que le Sénat réaffirme que, sans cette approche territoriale, il est totalement impossible d’atteindre les objectifs mondiaux de résolution des émissions de gaz à effet de serre.

    C’était le message du Sommet mondial Climat et Territoires, soutenu par nombre des principaux acteurs non-étatiques mondiaux, et en tant que coprésident de ce Sommet, je ne peux que me féliciter que notre message soit ici renforcé.

    Mais depuis vendredi soir, recevoir la Conférence climat à Paris a pris d’autres dimensions.

    Je voudrais ici, comme d’autres avant moi, m’incliner devant les victimes de la barbarie, souvent de jeunes adultes, de jeunes parents. Nous leur devons de mettre toute notre énergie pour bâtir un monde apaisé, un monde de sécurité où l’avenir est ouvert à tous.

    La protection des personnes ne pourra jamais être garantie seulement par des lois de sécurité, aussi justifiées soient-elles. Sans action résolue sur toutes les causes des désagrégations sociales qui sont le terreau du terrorisme et de la barbarie, alors nous ne pourrons y arriver.

    J’ai déjà eu l’occasion de rappeler dans cet hémicycle qu’il était impossible d’expliquer l’émergence de Boko Haram sans les sécheresses et les migrations autour du lac Tchad, c’est une situation parfaitement documentée, et décrite dans ces mécanismes.

    On ne peut pas perdre de vue non plus les sécheresses à répétition en Syrie, qui ont provoqué un exode rural massif, fragilisant la société syrienne. On parle d’un million de personnes déplacées ces dernières années.

    Aussi redisons-le ici une nouvelle fois : sans accord ambitieux à Paris, crédibilisant un scenario de stabilisation du climat sous les 2°C, il est totalement illusoire de penser que nous pourrons construire au XXIème siècle un monde de paix, quels que soient les moyens militaires déployés. Le monde du dérèglement climatique est bien un monde de migrations massives et de foyers terroristes, soyons-en parfaitement conscients.

    La COP21 peut être l’occasion pour le monde civilisé, à travers ses dirigeants, de venir témoigner de son soutien à notre pays meurtri. Mais, s’ils ont pris la totale mesure de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, alors ils viendront d’abord à Paris avec des propositions réévaluées de réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec des engagements de financement crédibles pour accompagner le développement, l’accès à l’énergie et l’éducation.

    Car redisons-le avec force, c’est bien le sous-développement et la faiblesse des systèmes éducatifs qui sont le terreau de l’obscurantisme, de ces sentiments d’injustice que des forces terroristes manipulent au service de leur fanatisme barbare.

    Sur cette question du financement, nous ne pouvons d’ailleurs être que déçus et inquiets des très faibles avancées du G20, qui augurent mal des négociations de la COP sur ce point. Or, sans crédibilité des propositions des pays riches sur le financement du développement et de l’adaptation, il y a un vrai risque d’absence d’accord à Paris.

    Répondre aux enjeux climatiques n’est possible sans s’appuyer sur les dynamiques des acteurs non-étatiques, associations, entreprises, collectivités, etc. C’était l’une des forces de cette COP21 à travers l’agenda des solutions, le Lima-Paris Action Agenda, de rappeler que l’action concrète est le socle de la réponse au défi climatique.

    Nous sommes, je vous l’avoue, inquiets concernant le maintien à Paris de cette dynamique. Nous comprenons, Mme la Ministre, les impératifs de sécurité qui s’imposent aujourd’hui aux autorités françaises. Mais cela ne doit pas empêcher que s’expriment ces volontés d’actions. Nous sommes à votre disposition, Mme la Ministre, pour étudier avec vous le bon équilibre.

    Ce soir, la Tour Eiffel scintille en bleu-blanc-rouge. Dans quelques jours, elle sera à nouveau aux couleurs de la COP et de la défense du climat, notre précieux bien commun. On la représente aujourd’hui comme un phare dans la nuit de l’obscurantisme. Demain, alimentée en énergies renouvelables, elle devra éclairer la voie pour un monde stoppant le dérèglement climatique et stabilisant par là-même un XXIème siècle qui ne doit pas se résoudre au tragique, et dire que coopération et responsabilités individuelles et collectives sont nos moteurs pour donner son sens à ce si beau mot de fraternité.

    Je vous remercie.

  • 17 novembre 2015. Question d’Actualité au Gouvernement, de Ronan Dantec à Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie sur la COP21 et l'expression des acteurs non-étatiques.

    Ronan Dantec se félicite de l'adoption à l'unanimité hier soir au Sénat de la proposition de résolution visant à affirmer la nécessité d'un accord mondial ambitieux sur le climat, résolution qui insiste notamment sur le rôle déterminant des collectivités territoriales dans la lutte contre le dérèglement climatique et ses impacts.

    Il prend bonne note de la réponse apportée par Ségolène Royal cet après-midi, lors de la séance de questions d'actualité au gouvernement, à sa question (ci-dessous) sur le maintien de la place de la société civile durant la COP21, où la Ministre a réaffirmé le rôle essentiel des acteurs non-étatiques, et confirmé le maintien des espaces de la société civile au Bourget (Photo : Public Senat)

    Cliquez sur l'image pour voir la vidéo.

    aperçu 

     

    Merci Monsieur le Président,

    Mes chers collègues, ma question s’adresse à Mme Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.

    Madame la Ministre,

    Encore sous le choc des sordides attentats du 13 novembre, le gouvernement français a très vite décidé de maintenir la COP21 à Paris, soulignant ainsi sa double volonté de ne rien céder sous la pression des terroristes, mais surtout de réaffirmer l’urgence d’un accord sur le climat. Et redisons-le ici à ceux qui pourraient penser qu’il y a aujourd’hui d’autres urgences que le changement climatique, sans stabilisation de la montée des températures sous les 2°C, il ne sera pas possible de construire un monde de paix au XXIème siècle.

    A ce stade, les engagements des Etats sont, nous le savons, encore insuffisants. Aussi, c’est une spécificité intéressante de cette COP à Paris, de mettre clairement en exergue le rôle des acteurs non-étatiques –associations, collectivités, ONG, etc.-. Il sera essentiel dans les prochains mois pour renforcer des dynamiques d’action concrète, pour crédibiliser un scenario des 2°C et lutter contre le climato-fatalisme. C’était notamment le sens du Sommet de Lyon, où nous avons eu l’occasion de vous accueillir avec le Président de la République.

    A ce stade, ces acteurs, qui se sont beaucoup investi dans la préparation de Paris Climat 2015, sont inquiets que l’inévitable renforcement de la sécurité autour de l’évènement ne remette en cause leur visibilité et leur nécessaire expression.

    Je sais, Mme la Ministre, que ces décisions doivent encore être prises dans la semaine, mais pouvez-vous déjà nous assurer de la volonté du gouvernement français de maintenir la présence, les expressions collectives et les évènements portés par ces acteurs, fers de lance aujourd’hui de la lutte contre le dérèglement climatique ?

     

       
  • 21 Aout 2015. Journée d'été d'EELV. Intervention de Ronan Dantec lors de la plénière "COP21 : quel accord à Paris en Décembre?"

    Alors que les conséquences du dérèglement climatique deviennent quotidiennes, la nécessité de voir émerger un accord international et contraignant de réduction des gaz à effet de serre apparaît urgente. En accueillant la COP 21, la France porte ainsi une responsabilité historique dans cette nouvelle étape des négociations climatiques : quel accord à Paris qui respectera la « responsabilité commune mais différenciée » entre pays du Nord - largement responsable de la situation actuelle - et ceux du Sud - les plus vulnérables face aux bouleversements extrêmes ? Comment contraindre les différents pays à respecter leurs engagements et engager leur société vers un modèle durable ? Comment réussir Paris 2015 et dépasser les égoïsmes nationaux pour construire un horizon commun ?

    Introduction par Ronan Dantec, Sénateur.

    Avec Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères, Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV, Pierre Radanne, expert des questions énergétiques et écologiques et Hindou Oumarou Ibrahim, coordinatrice de l'association des femmes peules autochtones du Tchad.

    ==> La video est en ligne ici(à partir de 9'30)

    RonanJDELe mois de juillet 2015 a battu dans le monde le record absolu de chaleur, avec +077 °C de plus que la moyenne du XXème siècle, ce qui signifie donc largement plus de 1°C par rapport à la période pré-industrielle.

    Au moment où nous sommes réunis à Lille, la Birmanie est confrontée à des inondations monstres, la pire catastrophe depuis un siècle. Pires inondations aussi depuis 30 ans en Argentine, et moussons exceptionnellement fortes en Inde et au Pakistan.

    En Californie, c’est 30 000 personnes qui luttent actuellement contre des incendies, liés à des sécheresses exceptionnelles, qui ont déjà dévasté une surface équivalente à la taille de la Bretagne ou de la Bourgogne, et l’armée va être appelée en renfort pour lutter contre ces incendies.

    Je pourrais encore multiplier les exemples. Pour ceux qui imaginent que le changement climatique, c’est juste une menace, grave mais lointaine, il faut dire sans relâche que c’est déjà aujourd’hui que le dérèglement climatique brise des vies, menace l’économie des pays les plus fragiles, provoque des migrations fortes et désorganise des régions entières, comme autour du lac Tchad où ses pires conséquences, dans ces régions déstabilisées, peuvent aussi se nommer Boko Haram.

    Il nous faut donc agir, vite et à la hauteur des enjeux, et c’est l’attente que nous avons tous de la COP21 à Paris, 6 ans après l’échec de Copenhague. Cette attente est très forte, mais il serait dangereux de croire ou de laisser croire que cet accord universel puisse se trouver facilement, tant cette négociation est, sans nul doute, la plus complexe jamais organisée, impactant toutes les économies au monde, engageant des systèmes politiques eux aussi très divers. On comprend donc que les autres délégués aient souhaité « Good luck ! » à Laurent Fabius quand la France s’est portée candidate.

    Quelques idées pour lancer le débat :

    La première est sur l’enjeu de cette COP. Cela pourrait apparaitre comme une lapalissade, mais nous pouvons considérer que son enjeu est d’amener à une baisse massive et rapide des émissions de gaz à effet de serre... Ça peut faire consensus entre nous.

    Mais pour cela, il faut donc que dès disons le 4 janvier 2016, on va laisser passer les fêtes, tous ceux qui ont capacité à agir concrètement soient dans l’action, et ils ne seront dans l’action que s’ils croient à un scenario crédible de partage de l’effort pour stabiliser le réchauffement sous les 2 degrés.

    A ce jour, nous savons que les contributions volontaires nationales ne donnent pas ce scenario 2°C. Si nous compilons les efforts annoncés de l’Europe, de la Chine, des Etats-Unis, qui ont progressé ; du Japon, de l’Australie ou du Canada, qui continuent de régresser, nous sommes aujourd’hui plutôt sur un scenario au-delà des 3°C, qui n’évite pas la catastrophe, même si il en recule quand même les échéances par rapport au scenario du laisser-faire.

    C’est la réalité de la négociation. Nous devons continuer à nous mobiliser, faire pression sur les Etats pour augmenter l’ambition, mais nous savons, il ne servirait à rien de se le cacher, qu’il est peu probable que les Américains ou les Chinois bougent aujourd’hui leur proposition.

    Nous ne devons pas masquer que le compte n’y est pas, n’y sera pas totalement à Paris, mais si nous ne voulons pas que le monde désespère, que l’énergie des uns et des autres ne soit pas mise à produire des barbelés plutôt que des panneaux photovoltaïques - car dans un monde de menaces, c’est ainsi que les peuples risquent de réagir - alors nous n’avons guère le choix, qui n’est en rien une résignation, que d’intégrer cet accord imparfait dans une histoire crédible et exigeante.

    Ainsi, mais Laurent Fabius l’évoquera probablement, l’un des enjeux de la négociation de Paris, qui fait l’objet de dures négociations, c’est aussi les mécanismes de révision de l’accord, faire que dès 2020, les ambitions soient revues à la hausse, c’est en complément la capacité de mesures, par des structures indépendantes, des efforts réels des uns et des autres, pour faire en sorte que les moyens déployés pour déjà réduire les émissions de 30 à 40% d’ici 2030 soient renforcés le plus rapidement possible, permettent de relever le niveau d’ambition.

    Justement pour crédibiliser cet accord, renforcer l’ambition, répondre aux enjeux, quelles sont aujourd’hui les principales pistes ?

    D’abord, le rôle des acteurs non-étatiques. Comme le dit si bien Pierre Radanne, l’accord sur le climat est le premier accord universel à solidarité obligatoire. Les émissions de gaz à effet de serre dépassent les frontières, et cette réponse au défi du XXIème siècle ne peut donc pas être laissée uniquement dans le cadre d’une négociation à 200 Etats défendant aussi en permanence leurs intérêts immédiats.

    Dans ce cadre, le rôle à l’échelle mondiale des acteurs non-étatiques est essentiel : collectivités territoriales, entreprises, peuples autochtones qui ont un rôle-clé sur la défense des forêts, associations et ONG de défense de l’environnement, des droits des femmes, organisations de jeunesse...

    La montée forte de ces acteurs dans la conférence Climat à côté de la négociation verticale des Etats, leur aptitude à développer des expertises indépendantes, leur capacité à s’exprimer ensemble à l’échelle mondiale sont des évolutions importantes, précieuses pour contribuer à un succès des négociations. C’est notamment ce qu’a montré le Sommet mondial Climat et Territoires, qui a eu lieu à Lyon, en région Rhône-Alpes, les 1er et 2 juillet derniers, avec la déclaration mondiale la plus largement signée de l’histoire des négociations climat, soutenue pour la première fois par l’ensemble des réseaux majeurs d’acteurs non-étatiques mondiaux.

    Cette déclaration rappelle l’importance d’une approche territoriale et le lien très fort avec les enjeux de développement.

    Sur l’importance de cette approche territoriale, il n’est pas inutile de rappeler que 50% des émissions mondiales de GES sont liés à la vie quotidienne. Ainsi, il ne sera pas possible d’atteindre les objectifs mondiaux, et pour les Etats de tenir leurs engagements de réduction d’émissions, sans les engagements de leurs propres territoires. Dans certains pays, ce sont d’ailleurs les engagements des territoires qui permettent d’espérer face à la passivité et l’absence d’ambitions de leurs Etats : l’Australie du Sud, le Québec ou la Colombie britannique s’engagent bien plus que leurs propres pays, Australie ou le Canada.

    C’est aussi l’enjeu en France.. Et d’expérience, nous savons que les territoires en France font le plus : Grenoble, Nantes ou la région Nord Pas de Calais, j’arrête tout de suite l’énumération, mais il y en a bien sur d’autres, ces territoires qui présentent les meilleurs résultats quantitatifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, sont des territoires ou les plans climat ont été portés par des élus écologistes.

    La loi sur la transition énergétique a d’ailleurs renforcé le rôle des régions et des intercommunalités, en rendant obligatoires la mise en place des SRCAE et des PCAET, nous y avons veillé. En schématisant donc à peine, je me permettrai de dire simplement que, plus nous aurons d’élus écologistes dans les régions, le 13 décembre prochain, alors plus la France aura de chance d’atteindre, voire de dépasser, ses engagements internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    L’autre enjeu, c’est le développement. Nous n’avons pas, en 2015, une mais plusieurs négociations, au moins trois : Addis-Abeba sur le financement du développement, c’était en juillet dernier, les objectifs de développement durable en septembre à New York, et le climat à Paris en décembre.

    Addis-Abeba aura finalement été surtout un sommet d’attente, avec assez peu d’enthousiasme et beaucoup d’attentisme, les ministres et ambassadeurs des pays en développement redonnant, lors de leurs interventions de conclusion, rendez-vous à Paris aux pays les plus riches.

    Nous connaissons l’engagement pris par les Etats développés à Copenhague, après le diner chez la Reine, de trouver 100 milliards de dollars par an pour les pays les plus fragiles, pour leur accès à l’énergie et répondre aux enjeux d’adaptation. On en est aujourd’hui à 10 milliards de promesses de dons sur 4 ans pour le Fonds vert mis alors en place, on est donc encore bien loin du compte, et même si ces financements ne se limitent pas à abonder le Fonds verts, on mesure le chemin qui reste à parcourir.

    Les pays développés doivent augmenter leurs contributions financières avant Paris. La France avait fait une première annonce, l’Allemagne vient d’annoncer une importante contribution supplémentaire, il faudra que les autres suivent, il faudra que nous-mêmes nous augmentions notre propre contribution.

    A Addis-Abeba, Annick Girardin, secrétaire d’Etat au Développement a annoncé la volonté française d’augmenter ses financements des politiques de développement. Aussi, Monsieur le Ministre, je peux vous annoncer que les parlementaires écologistes voteront avec enthousiasme, lors de la prochaine loi de finances, l’augmentation de ces financements, à la hauteur des engagements pris par Annick Girardin à Addis-Abeba.

    Deux enjeux-clés pour conclure.

    Pour finir sur le rôle de la France, il ne s’agit pas de l’exagérer : la France n’a pas seule la responsabilité de l’accord, ce sont bien 200 Etats qui négocient, et c’est l’Union européenne qui négocie pour les Etats européens. La délégation européenne sera d’ailleurs présidée pour la COP par l’écologiste Carole Dieschbourg, la ministre du Luxembourg.

    Mais la France doit être cohérente et exemplaire, sur le fait de tenir ses propres objectifs, et la programmation pluriannuelle de l’énergie, qui sera mise en débat avant la COP, devra être ambitieuse et crédible pour tenir les -40% en 2030 et le facteur 4 en 2050. Avec Denis Baupin, nous y serons vigilants.

    Elle devra s’engager sur le développement massif des énergies renouvelables, qui sont la seule réponse mondiale crédible pour tenir le double défi de l’accès à l’énergie pour tous et la réduction des émissions.

    Elle devra tenir ses engagements sur le développement, je l’ai déjà dit, mais aussi ses nouveaux engagements, notamment sur le désengagement du financement des énergies fossiles.

    Nous avons, M. le Ministre, quelques inquiétudes, avec par exemple la Turquie qui annonce un plan faramineux de 80 centrales thermiques au charbon, et nous savons qu’Alstom se verrait bien vendre les turbines.

    Mais si c’est l’argent public français, à travers la BPI, qui garantit les marchés à l’exportation, qui permet à la Turquie de s’engager dans une politique énergétique, en totale contradiction avec les enjeux climatiques et les ambitions de la France pour la COP, alors nous avons un vrai problème.

    Cette négociation s’engage dans un contexte compliqué, elle n’est pas la seule crise que connait le monde et vous le savez mieux que quiconque Monsieur le Ministre.

    A Paris, au-delà même de la crise climatique, le monde va décider entre deux voies, soit un monde de confrontations, de constitutions de blocs - ils existent, ils s’affrontent directement ou indirectement – soit à travers un accord, même imparfait, sur le climat, la recherche d’un monde de régulation, où chacun est conscient de la nécessité de rechercher l’accord avec l’autre.

    C’est un défi considérable qui nécessite prise de conscience, explications et pédagogie, mobilisation et action, avant, pendant et après la COP.

    Sur tous ces points, je le crois, le peuple de l’écologie est plus que jamais présent pour jouer son rôle et assumer sa part de responsabilité, et elle est d’importance...

    Je vous remercie.

     

  • 27 mai 2015. Article de la Gazette.fr. Pour Ronan Dantec, Paris marquera une étape nouvelle dans la manière d'aborder les grandes conférences internationales

    10 400 citoyens profanes s'adresseront aux dirigeants du monde le 6 juin

    Le « débat citoyen planétaire sur l'énergie et le climat », placé sous l'égide du secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, se veut une contribution à « la construction d'une démocratie mondiale ». Dans une négociation climatique qui se joue entre les Etats, quel écho sera donné aux opinions publiques ?

    Artcle en ligne ici

    Ce sera la plus grande consultation citoyenne jamais organisée : le 6 juin prochain, se tiendra le « débat citoyen planétaire sur l'énergie et le climat », organisé dans 82 pays de cinq continents et 15 îles, dans le but de « porter la voix des citoyens du monde » à la 21ème conférence des parties (Cop21) sur le climat, qu'accueillera Paris-Le Bourget en fin d'année (30 novembre – 11 décembre). Au total, 104 débats se tiendront de par le monde, des îles Fidji à la côte Ouest américaine en passant par le Népal, qui a tenu à maintenir la manifestation en dépit de la désorganisation du pays consécutive aux séismes du 25 avril et du 12 mai derniers.

    Rapport aux décideurs

    Dans chaque site participant, un panel de 100 personnes, représentatif de la population du pays, répondra, après une formation accélérée aux sujets climatiques, à une trentaine de questions, dont les réponses alimenteront un rapport destiné aux décideurs. Les questions porteront, par exemple, sur le niveau de baisse des émissions de gaz à effet de serre attendu des Etats, sur la fréquence à laquelle les engagements devront être revus, sur l'échelle de gouvernance la plus pertinente de mise en œuvre des politiques climatiques ou encore sur le bien-fondé d'une participation des pays en développement à l'effort de maîtrise des rejets, indique Björn Bested, directeur des relations internationales du Danish Board of Technology. Ce dernier salue « la réelle opportunité ainsi donnée aux citoyens de trouver leur place dans les négociations ».

    La fondation danoise avait piloté les deux précédentes consultations mondiales, sur le climat en 2009 (en amont de la Cop 15 de Copenhague) et sur la biodiversité (avant la Cop 11 d'Hyderabad) en 2012. Elle coordonnera le débat mondial du 6 juin prochain, aux côtés de la Commission nationale du débat public (CNDP), l'autorité administrative indépendante chargée d'informer la société française sur les grands projets d'aménagement et d'équipement et d'en relayer les avis, et de l'agence Missions publiques, spécialisée dans la concertation. « A partir d'un matériau de vulgarisation, des citoyen(ne)s profanes livreront leur avis sur les enjeux de la Cop, qui seront mis en discussion dans les sphères de décision », explique Yves Mathieu, co-directeur de Missions publiques.

    Inspiration présidentielle

    « Les citoyens du monde peuvent et doivent s'inviter dans les négociations internationales, seule leur mobilisation au plan mondial permettra de trouver le meilleur accord à Paris », affirme Christian Leyrit, président de la CNDP. Les conclusions débat seront accessibles, dans les six langues des Nations Unies, sur le site internet de l'opération. Elles seront aussi communiquées, le 10 juin, aux négociateurs représentant les Etats, réunis à Bonn en intersession.
    Les recommandations émises par les citoyens seront également présentées, le 1er juin, lors du sommet « Climat et territoires », organisé à Lyon par la région Rhône Alpes et une trentaine d'associations (autorités locales, ONG environnementales, entreprises et syndicats). « Le compte-rendu du débat citoyen planétaire sera l'un des points sur lesquels François Hollande appuiera son discours » d'ouverture du sommet, indique le président (PS) de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne. A travers le débat citoyen mondial puis le sommet des acteurs non-étatiques de Lyon, « Paris marquera une étape nouvelle dans la manière d'aborder les grandes conférences internationales », observe Ronan Dantec, sénateur (EE-LV) de Loire-Atlantique et porte-parole de Cités et gouvernements locaux unis sur le climat.

    FOCUS

    Quatorze débats en France

    Quatorze régions (1) organiseront un débat, le 6 juin prochain. Les régions ont déjà utilisé la méthode du « World Wise Views », promue par le Danish Board of Technology, lors de la tenue, le 25 mai 2013, des débats sur la transition énergétique. Dans le cadre de leurs accords de coopération, neuf régions soutiennent aussi la tenue de débats similaires dans les pays du Sud (Rhône-Alpes appuie ainsi les régions de Tunis et de Saint-Louis du Sénégal).
    « La mobilisation des territoires, acteurs non-étatiques comme société civile, est l'une des clés de la réussite de la Cop 21, souligne l'Association des régions de France dans un communiqué. Même si un accord multilatéral satisfaisant est trouvé à Paris, il ne pourra être efficacement mis en œuvre sans la contribution des dynamiques d'acteurs sur le terrain. En outre, cet accord n'entrera en vigueur qu'en 2020 et les acteurs non-étatiques agissent dès maintenant. »

  • 28 mai 2015. Interview de Ronan Dantec dans Les Echos : « Si les territoires ne font pas le travail, aucun Etat ne tiendra ses engagements »

    ‪#‎climat‬ : interview de Ronan Dantec dans les Echos sur la mobilisation des territoires dans la lutte contre le changement climatique.

    Article de Marion Heilmann ici

    Ronan Dantec Sénateur de Loire-Atlantique et porte-parole climat de l'organisation mondiale des villes Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU)

    Quel est le rôle des collectivités territoriales dans les négociations sur le climat ?

    Nous ne sommes pas un acteur à part entière car ce sont des négociations entre Etats. Néanmoins notre rôle est aujourd'hui bien plus reconnu qu'il ne l'était il y a encore six ou sept ans. En effet, il apparaît assez clairement que, sans la mobilisation de ceux qui agissent concrètement, nous n'atteindrons pas les objectifs. Car, à l'échelle mondiale, les émissions de gaz à effet de serre ne sont jamais que l'addition des émissions des territoires. Si les territoires ne font pas le travail, aucun Etat n'atteindra ses engagements. Notre rôle principal, c'est de crédibiliser le fait que nous pouvons encore stabiliser le climat en limitant le réchauffement à 2 °C. Certaines villes comme Copenhague ou Vancouver s'engagent à être neutres en carbone dès les années 2025-2035. Même les villes françaises comme Nantes ou Grenoble ont aujourd'hui un objectif crédible de réduction de leurs émissions en 2020 aux alentours de - 30 %. Et nous allons prendre de nouveaux engagements au niveau des grands réseaux mondiaux de collectivités, ce qui concernera près des deux tiers des habitants de la planète. Ainsi, nous montrons que nous savons le faire et nous nous engageons pour inciter les Etats à s'engager à leur tour. En parallèle, les Etats doivent nous aider à tenir les objectifs. L'accès au financement est pour nous un point important. Et tout ceci s'accompagne d'un discours très consensuel, selon lequel il est impossible de dissocier climat et développement. C'est en accompagnant le développement durable des territoires, principalement ceux du Sud, que nous parviendrons à répondre aux enjeux climatiques.

    Dans un contexte économique peu favorable, pensez-vous que la société civile soit prête à soutenir des initiatives locales ambitieuses ?

    Je pense que, aujourd'hui, une part importante des habitants de cette planète a compris que le changement climatique remettait en cause en profondeur nos sociétés et qu'il fallait agir. J'ai eu l'expérience du plan climat de Nantes Métropole, dont j'ai été le vice-président pendant une dizaine d'années. Les acteurs locaux se sentent souvent concernés mais ne savent pas très bien comment agir. C'est la responsabilité des élus de fournir un cadre à l'action, de tracer des perspectives, d'expliquer concrètement comment agir au quotidien. Je pense que c'est une commande de l'opinion publique mondiale de trouver un accord sur le climat. Même s'il existe encore des îlots de climato-scepticisme, les gens ont conscience de la gravité de la situation.

    Où se situe la France en termes d'initiative territoriale ?

    C'est un pays qui avait du retard mais qui a bougé. Nous ne sommes pas encore au niveau des grandes villes nordiques, qui sont aujourd'hui sur des objectifs de neutralité carbone, mais nous avons créé une vraie dynamique. C'est assez disparate selon les territoires, mais ça avance. Surtout, la loi sur la transition énergétique va permettre de franchir un palier important puisqu'elle oblige toutes les intercommunalités françaises à se doter d'un plan climat d'ici à 2018-2020, en cohérence avec les objectifs nationaux. Donc toutes les collectivités françaises vont devoir se poser la question de la baisse de leurs émissions de CO2 de - 40 % à l'échéance 2030.

  • 3 décembre 2015. #COP21. Le moniteur.fr : La société civile engagée dans le changement climatique se donne déjà rendez-vous après la COP21

    «Climate Chance», le premier sommet mondial des acteurs non-étatiques engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique, se tiendra à Nantes, du 26 au 28 septembre 2016.

    Publié par Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur) : ici

    Parce que les collectivités, les entreprises, les associations, les syndicats, les organismes scientifiques et les citoyens de tous pays sont au premier rang de la lutte contre le dérèglement climatique, Nantes, élue capitale verte de l’Europe en 2013, invite ces acteurs à se rencontrer pour partager les solutions concrètes qu’ils expérimentent avec succès sur le terrain. C’est ainsi qu’est née l’idée de «Climate chance», le premier sommet mondial des acteurs non-étatiques engagés dans cette lutte.

    «La COP21 n’est qu’un début: après le temps des négociations viendra celui de l’action. De l’action résolue. Climate Chance doit être un accélérateur de l’action pour le climat» a déclaré Johanna Rolland, Présidente PS de Nantes Métropole.

    Quelques mois après la COP21, la société civile tirera donc les premiers enseignements des engagements pris par les Etats et de leurs premières réalisations concrètes. A quelques semaines d’habitat III à Quito et de la COP22 au Maroc, ce sommet sera également l’occasion de délivrer les nouveaux messages communs des acteurs non-étatiques.

    «Lors du sommet Ecocity en 2013, nous avons démontré la capacité des acteurs non étatiques à travailler ensemble» explique Ronan Dantec, conseiller municipal EELV de Nantes et porte-parole climat de Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU). «Après le sommet de Lyon en juillet 2015, le rendez-vous de Nantes ancre dans la durée la collaboration entre acteurs non étatiques, sans la mobilisation desquels les états n’atteindront pas leurs propres engagements sur la réduction de gaz à effet de serre» ajoute-t-il.

    Focus


    Contributions

    Un appel à contribution sera lancé du 15 janvier au 7 avril 2016 auprès de tous les acteurs non-étatiques qui souhaitent présenter et partager leurs initiatives, innovations, bilans d’actions, réflexion... pour sélectionner les communications nourrissant les ateliers. «Les thématiques choisies – adaptation, coopération et planification territoriales, économie et emploi, forêts, transport, énergies... – seront toutes abordées avec les mots-clés d’une action réussie: Penser, Faire, Mobiliser, Financer» indiquent les organisateurs.

    Plus d’informations sur le site climatechance2016.com

  • 3 juin 2015. La conférence mondiale sur le vélo, Vélo-City 2015, pédale pour le Climat !

    Dans la plénière traitant du climat, Ronan Dantec a plaidé pour l'engagement des cyclistes dans l'agenda des solutions en vue de la Cop 21. Le développement du vélo est un enjeu majeur notamment dans les villes du sud.

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  • 3 novembre 2015. #Climat. Accord France-Chine : "Bien, mais il reste encore du boulot!"

    Sur l'accord France-Chine intervenu hier, selon Ronan Dantec, « c’est une déclaration qui va plutôt dans le bon sens mais n’est pas non plus révolutionnaire. A ce stade, ce n’est pas suffisant pour garantir l’accord sur les financements de 100 milliards d’euros qui permettra aux pays en développement, notamment africains, de signer. Ce n’est pas la déclaration du siècle. Il ne faut pas la survendre, il reste encore beaucoup de boulot »

    COP21 : « La Chine évolue » et fait beaucoup « d’efforts », par François Vignal - Public SenatFrançois Vignal - Public Senat

    Dans une déclaration commune, la France et la Chine souhaitent un accord pour la COP21. « Ça va dans le bon sens mais n’est pas non plus révolutionnaire » selon Ronan Dantec, sénateur EELV. « La Chine va sur le renouvelable à marche forcée alors que la France parle beaucoup et ne fait rien » pointe Greenpeace France.

    Les présidents français et chinois, François Hollande et Xi Jinping, ont-ils conquis « la bravitude » ? L’expression rendue célèbre par Ségolène Royal, qui accompagne le chef d’Etat pour son voyage en Chine, est peut-être à propos. A un mois de l’ouverture de la COP21, à Paris, François Hollande et son homologue chinois sont tombés d’accord pour parvenir... « à un accord ambitieux et juridiquement contraignant » lors de la conférence climat. Les deux présidents ont tenu une déclaration commune de vingt-et-un points, ce lundi à Pékin (voir le texte de la déclaration).

    « Un pas majeur » vers un accord, selon François Hollande

    Ils souhaitent notamment que « l’accord de Paris comporte des dispositions permettant aux Parties de formuler, communiquer, mettre en œuvre et actualiser régulièrement leurs contributions déterminées au niveau national. (Ils) sont favorables à ce qu’une revue complète ait lieu tous les cinq ans sur les progrès accomplis ». Des points d’étape qui pourraient permettre d’avancer vers des réductions plus importantes de gaz à effet, alors que les contributions apportées par les Etats sont pour le moment insuffisantes pour limiter à 2 degrés la hausse des températures sur terre d’ici 2050, seuil au-delà duquel le mécanisme du réchauffement climatique deviendrait irréversible.

    L’engagement de la Chine est loin d’être neutre. Elle est le premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète, avec 25% des émissions. François Hollande y voit « un pas majeur » vers un accord à lors de la COP21, qui se tient du 30 novembre au 11 décembre. « Avec cette déclaration, nous avons posé les conditions qui nous permettent d'entrevoir un succès », a-t-il dit, ajoutant qu'« un accord est désormais possible ». « La Chine est indispensable pour que nous puissions trouver l’accord. (...) Il était tout à fait décisif que je puisse venir ici à Pékin pour affirmer avec le président chinois notre volonté qu’il y ait un accord à Paris. Un accord ambitieux, contraignant, qui puisse être vérifié » a expliqué François Hollande (voir la vidéo ci-dessus).

    « Ce n’est pas la déclaration du siècle »

    Le sénateur Europe Ecologie-Les Verts Ronan Dantec, est moins enthousiaste. « C’est une déclaration qui va plutôt dans le bon sens mais n’est pas non plus révolutionnaire. A ce stade, ce n’est pas suffisant pour garantir l’accord sur les financements de 100 milliards d’euros qui permettra au pays en développement, notamment africains, de signer. Ce n’est pas la déclaration du siècle. Il ne faut pas la survendre, il reste encore beaucoup de boulot » affirme le sénateur de Loire-Atlantique. Il insiste sur l’importance du financement, pierre angulaire de la COP21 selon lui : « Pour le moment, il y a environ 60 milliards d’euros qui sont mobilisés. Or il faut 100 milliards pour accompagner les pays du Sud dans leur propre réduction d’émission et l’adaptation de leur territoire car il y a déjà beaucoup de conséquences du changement climatique. Si on veut trouver le reste de l’argent, il faut que les Chinois augmentent leur contribution ». Ce que n’affirme pas la déclaration commune.

    Mais Ronan Dantec se réjouit d’un « point important » sur la place des villes. « La France et la Chine soulignent le rôle essentiel des villes, régions, provinces et entreprises dans la lutte contre le changement climatique » affirme la déclaration commune. Porte-parole climat de la coalition Cités et gouvernements locaux (CGLU), Ronan Dantec avait co-présidé un sommet à Lyon, en juillet dernier, sur le rôle des collectivités dans la lutte contre le réchauffement. Le sénateur remarque aussi « la référence au marché carbone chinois » et « l’idée de transparence, ce qui veut dire que les acteurs extérieurs peuvent vérifier les données. Les Chinois avaient été prudents jusqu’ici sur ce point ». « Par contre, sur le mécanisme de révision à 5 ans, ce n’est pas très clair sur l’augmentation du niveau d’ambition » regrette le sénateur EELV. Il ajoute : « Il y a encore beaucoup de langue de bois climat ».
    « Ce qui est important, c’est le contenu de l’accord, pas le fait qu’il y ait un accord »

    Impressions mitigées aussi chez Greenpeace France. « Ce qui est important pour nous, c’est le contenu de l’accord à Paris, qui déterminera l’effort que feront les pays, plutôt que le fait qu’il y ait un accord ou pas » affirme Cyrille Cormier, chargé des questions énergie et climat pour l’ONG. « Il faut que les Etats s’engagent vers le développement des renouvelables pour atteindre 100% de renouvelables en 2050. Là on ne sait pas si la Chine est sur la voie d’un tel accord » ajoute-t-il.

    Pour le Monsieur énergies de Greenpeace, « il ne faut pas faire de la question du financement un objet central. Le cœur de la négociation, ce sont les trajectoires pour réduire les émissions à effet de serre. On ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs. Il faut savoir quels sont les objectifs et besoins en renouvelables avant de se poser la question du financement ».
    « En 2015, la Chine va installer l’équivalent de deux fois le parc solaire existant français »

    Cyrille Cormier se réjouit cependant que « la Chine évolue », rappelant son engagement déjà affirmé avec les Etats-Unis. « La Chine est un des pays qui fait le plus d’efforts aujourd’hui. Elle développe annuellement bien plus d’énergies renouvelables que les autres pays. En 2015, elle va installer l’équivalent de deux fois le parc solaire existant français... Elle y va à marche forcée, très vite, alors que la France parle beaucoup et ne fait rien » pointe le responsable de Greenpeace. Un effort chinois à la hauteur de son niveau de pollution. Premier pollueur mondial, le pays est aujourd’hui le contributeur majeur au réchauffement climatique.

    Cyrille Cormier explique ce revirement chinois par « la pollution atmosphérique très forte en Chine » et « l’intérêt économique qu’ils trouvent dans le développement des énergies renouvelables, qui dégagent des marges de manœuvres sur le plan industriel, de l’emploi. La Chine a compris que le renouvelable était son avenir, alors que la France lui tourne le dos et croit que le nucléaire est le sien. La filière ne crée pourtant plus d’emplois. Il y a moins de projets au niveau international, Areva s’est écroulé et a fait faillite ».
    « Il y a toujours des billes qui sont gardées pour les dernières heures »

    Si l’on veut voir le verre à moitié plein, on peut toujours souligner qu’« on est passé d’une trajectoire d’augmentation de la température de 4-5 degrés à 2,7 selon les contributions des pays », note Ronan Dantec, « mais c’est insuffisant ». Le diable se niche toujours dans les détails et la teneur précise de l’accord, qui dira si la COP21 est une réussite ou pas, n’est pas encore finalisée. « Il y a toujours des billes qui sont gardées pour les dernières heures, quand les Présidents seront là », croit le sénateur EELV, qui rappelle qu’« il faudra mettre les choses en musique ». « Il y aura un accord à Paris » avait affirmé François Hollande le 19 octobre dernier. Il avait ajouté : « Toute la question sera de savoir à quel niveau sera l’accord ».

  • 30 mars 2016. #‎Climat‬ : les propositions de la France après la COP 21.

    Retrouvez à cette page la vidéo de la table ronde organisée par l'Assemblée nationale, à laquelle participait Ronan Dantec aujourd'hui.

    La video ici

  • 30 septembre 2013. Dépêche AEF développement durable sur l'adoption de la déclaration pour la COP 21 de Paris en 2015

    Climat : les réseaux mondiaux de collectivités territoriales adoptent une déclaration pour la COP 21 de Paris en 2015

    20130930 - Dbat GIEC

    Présentation de la déclaration mondiale des réseaux de collectivités locales pour les négociations climat de Paris 2015, adoptée le 28 septembre à Nantes, lors de la conférence organisée le 30 septembre au ministère des Affaires étrangères autour du rapport du GIEC

    Les réseaux mondiaux des collectivités territoriales ont adopté, samedi 28 septembre 2013, une déclaration commune en vue de la 21e conférence des parties à la Ccnucc, qui se tiendra à Paris en 2015. Cette déclaration, adoptée à l'occasion du sommet mondial des villes et territoires sur le climat à Nantes, « affirme le rôle fondamental des collectivités territoriales pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2050, soulignant l'importance de la prise en compte par les États de ce rôle des collectivités territoriales », déclare Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire-Atlantique et porte-parole de CGLU dans les négociations climatiques.

    La déclaration, adoptée par les réseaux mondiaux des collectivités territoriales le 28 septembre, « marque l'engagement unanime des élus territoriaux des cinq continents », poursuit Ronan Dantec. Les maires et dirigeants territoriaux s'y engagent à coopérer avec les gouvernements nationaux, les organisations supranationales, les organismes intergouvernementaux, le secteur privé, les institutions financières et la société civile « pour créer, au niveau mondial, un mouvement fort et efficace, capable de soutenir et d'initier une transformation rapide vers un développement global à faibles émissions de gaz à effet de serre et basé sur des énergies renouvelables. »

    Les collectivités soulignent dans cette déclaration la « dégradation des conditions environnementales mondiales », rappellent que le seuil de 400 ppm de CO2 dans l'air a été franchi cet été, et insistent sur l'importance des négociations en cours sur le changement climatique et par conséquent sur le « progrès à réaliser entre la conférence sur le climat des Nations unies de Varsovie 2013 et la conférence sur le climat de Paris en 2015 ».

    « PARTIES PRENANTES GOUVERNEMENTALES » POUR PARIS 2015

    Les réseaux mondiaux des collectivités incitent également les gouvernements nationaux « à s'engager pour mettre en oeuvre dès à présent toutes les actions nécessaires permettant d'éviter une aggravation du réchauffement climatique ; à approuver un régime climatique à Paris en 2015 qui soit fondé sur et poursuivra cet objectif ; à mobiliser des ressources appropriées pour la mise en oeuvre d'actions d'atténuation et d'adaptation ; à encourager les parties, tout particulièrement l'Union européenne, à adopter des objectifs ambitieux et contraignants au sein de leurs politiques climatiques et énergétiques, démontrant ainsi leur rôle de leader. »

    Les maires du réseau s'engagent à participer aux négociations multilatérales sur le changement climatique en tant que « parties prenantes gouvernementales » avec les nations. Dans la déclaration commune, ils saluent le groupe « Friends of Cities » (Amis des villes) au sein de la Ccnucc et militent pour des dialogues de haut niveau réguliers entre les maires et les ministres à partir de la COP 19, à Varsovie. Ils invitent en outre « toutes les parties à la Ccnucc à approuver le lancement d'un processus pour élaborer, s'accorder et d'adopter, au plus tard à la COP 21 à Paris, un plan d'action impliquant les gouvernements locaux et des territoires dans les efforts d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. »

    ACCÈS AUX FONDS DE FINANCEMENT

    Pour être actrices de la lutte contre le changement climatique de manière efficace, les collectivités s'engagent à mobiliser dans leurs budgets locaux les financements pour mettre en place des actions à faible intensité de carbone et de mesures d'adaptation. Elles incitent donc les gouvernements nationaux, les organisations supranationales et les organismes intergouvernementaux à s'assurer que les gouvernements locaux aient « les capacités et les ressources nécessaires pour une réalisation efficace de mesures locales d'atténuation du climat ».

    « Nous en appelons aux nations de développer des canaux de financement pour permettre un soutien direct à l'action climatique locale et au développement durable urbain, dans le cadre des mécanismes de financement globaux, tels que le mécanisme de développement propre, le Fonds vert pour le climat, le Fonds d'adaptation, le Fonds pour l'environnement mondial », peut-on encore lire sur la déclaration commune. « Nous incitons les gouvernements nationaux, en partenariat avec les secteurs financiers public et privé, à lancer et à mettre en oeuvre de nouveaux engagements financiers qui permettent une réduction progressive des subventions aux énergies fossiles, afin de permettre l'augmentation du financement de l'action climatique locale. »

    La déclaration a été adoptée samedi 28 septembre, à la cérémonie du clôture du sommet mondial des villes et territoires sur le climat à Nantes, où étaient présents l'ancien secrétaire exécutif de la Ccnucc Yvo de Boer, la présidente du Fonds pour l'environnement mondial Naoko Ishii, le secrétaire exécutif d'ONU Habitat Joan Klos, ainsi que les maires et élus de nombreuses villes : Séoul, Kaboul, Rio de Janeiro, Durban, etc.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • 4 décembre 2015. #COP21. Ronan Dantec débat sur le clmat dans "On va plus loin" sur Public Sénat

    "On va plus loin" l'émission de débat de Public Sénat, peut être revue à cette page. Ronan Dantec et plusieurs autres invités ont débattu hier soir sur le climat et le rôle des Parlements nationaux et des élus locaux dans la lutte contre le changement climatique.

    La video ici

     

  • Du 30 novembre au 13 décembre, Ronan Dantec participe à la #COP21

    Ronan Dantec participera aux deux semaines de la COP21, en tant que porte-parole climat de l’organisation mondiale Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU).

    Afficher l'image d'origineIl a coprésidé le Sommet Mondial Climat et Territoires, tenu à Lyon (Rhône-Alpes) en juillet 2015, qui a réuni plus de 1000 participants internationaux et a débouché sur des engagements forts de collectivités territoriales du monde entier, ainsi que sur la déclaration la plus largement signée par les réseaux d'acteurs non-étatiques dans l'histoire des négociations sur le climat (en PJ). Il s'investit déjà dans l'organisation du sommet mondial des acteurs non-étatiques de septembre 2016, qui sera officiellement présenté le mercredi 2 décembre au Bourget.

    A la suite de ce travail engagé à Lyon, Ronan Dantec interviendra pendant la COP21 dans plusieurs évènements poursuivant les dynamiques communes des acteurs non-étatiques, particulièrement :

    • Mercredi 2 décembre 11h-12h30, Espace Génération Climat, salle 4 “Du Sommet Mondial Climat et Territoires à la COP21 et au-delà: propositions et dynamiques communes des acteurs non-étatiques”, avec un point d'étape sur les coalitions d’acteurs lancées à Lyon et l’adoption d’un message commun des acteurs non-étatiques sur des points précis en négociation au Bourget.
    • Mercredi 2 décembre, 17h45-18h45, Espace Génération Climat, Pavillon des Villes et régions. Lancement du Sommet Mondial de l'Action Climatique (Nantes, 26-28 septembre 2016), principal sommet d’acteurs non-étatiques en 2016
    • Vendredi 4 décembre, à la Mairie de Paris: Sommet des Elus locaux pour le Climat
    • Vendredi 4 décembre, au Grand Palais: intervention dans la Soirée d’inauguration de Solutions COP21
    • Samedi 5 décembre, zone bleue du Bourget : Action Day organisé dans le cadre du « Lima-Paris Action Agenda »
    • Samedi 5 décembre, à 18h au Grand Palais : lancement de l’Appel à la solidarité climatique de l’ONG GERES
    • Dimanche 6 décembre : journée des parlementaires au Sénat, dans le cadre de l’Union Interparlementaire (UIP)
    • Lundi 7 décembre, 13h15-14h45, zone bleue du Bourget: intervention dans le Side-event sur le Compact of Mayors
    • Mardi 8 décembre, 10h15-13h30, zone bleue du Bourget : Evènement dédié au Villes et Régions dans le cadre du « Lima-Paris Action Agenda »
    • Jeudi 10 décembre, 11h-12h50 au Grand Palais : Conférence « Actions climat des territoires : l’enjeu du financement »
    • Jeudi 10 décembre, 13h15-14h30, zone bleue du Bourget : « Construire au-delà du Sommet Mondial Climat et Territoires : perspective des coalitions d’acteurs non-étatiques »

    La deuxième semaine de la COP21 sera principalement consacrée au suivi du texte de négociations et particulièrement des chapitres portant sur une reconnaissance plus forte des acteurs non-étatiques (gouvernance, financement...).

    Chaque jour, en fin d’après-midi, Ronan Dantec livrera un commentaire sur le déroulement de la journée de négociations, en vidéo sur sa chaîne Dailymotion

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