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Source AFP (le Parisien) 27/10/2011

Le sénateur écologiste Ronan Dantec, indirectement taxé d'"hypocrisie" par le député maire socialiste de Nantes Jean-Marc Ayrault sur le dossier du futur aéroport de Notre Dame des Landes a estimé qu'il s'agissait d'une "colère feinte" pour faire "monter les enchères".
"Les propos de Jean-Marc Ayrault sont d'abord de la posture politique pour faire monter les enchères avant le nécessaire accord national entre le parti socialiste et les écologistes", a déclaré M. Dantec à l'AFP.
"Sa colère un peu feinte nous conforte dans le fait qu'il est certainement possible d'obtenir nationalement des réelles avancées sur le dossier de l'aéroport", a-t-il ajouté.
Jean-Marc Ayrault a dénoncé jeudi "l'hypocrisie" des élus écologistes opposés localement au projet de futur aéroport de Nantes, qui ont présenté mercredi une étude mettant en cause son utilité publique. Ronan Dantec était l'un des promoteurs de cette étude et participait à sa présentation.
M. Ayrault s'est notamment interrogé sur le choix de la date de publication d'une telle étude, après les élections sénatoriales où le PS avait placé précisément M. Dantec en position éligible sur sa liste de Loire-Atlantique.
"Ronan Dantec était très silencieux sur son opposition à l'aéroport jusqu'à son élection", a-t-il rappelé.
"Jean-Marc Ayrault ne peut pas réécrire l'histoire: la liste d'union des socialistes et des écologistes aux sénatoriales n'avait pas de position sur l'aéroport. Yannick Vaugrenard, tête de liste, expliquait aux réunions publiques qu'au lendemain des élections les pro et anti aéroports continueraient à défendre leurs convictions", a expliqué M. Dantec jeudi.
"Si Jean-Marc Ayrault avait préféré au moment des sénatoriales qu'il n'y ait pas d'accord entre les socialistes et les écologistes, le président du Sénat serait toujours Gérard Larcher", a ajouté M. Dantec. "Heureusement pour nous, Europe Ecologie-Les Verts ont fait de la défaite de Sarkozy une priorité".
Le projet d'aéroport du Grand Ouest, attendu pour 2017, dont la concession a été attribuée au groupe Vinci en décembre 2010, est soutenu par toutes les collectivités locales socialistes. Il a en revanche suscité l'opposition de plusieurs collectifs rassemblant des agriculteurs, des habitants et des militants anarchistes installés sur le site. Au plan national, Europe Ecologie-Les-Verts a pris position contre sa réalisation.